Port Gamble, USA, est une bourgade insulaire de l’état de Washington. La vie suit gentiment son cours jusqu’au jour où un virus transforme une partie de la population en zombies. Certains sont persuadés qu’il s’agit d’une attaque islamiste, d’autres d’un châtiment divin. Les Démocrates soupçonnent un complot des Républicains. En l’espace d’une soirée, la ville est plongée dans la panique, et les survivants s’organisent pour affronter les morts-vivants…
La narration de Zombies of Mass Destruction épouse un double point de vue. D’un côté, on suit l’histoire de Frida, une jeune Américaine dont le papa iranien a fui autrefois le régime des ayatollahs pour élire domicile aux USA. Of course, après le 11-septembre et deux guerres du Golfe, ses origines attirent sur elle la suspicion des braves yankees, qui confondent Iran et Iraq et se fichent de savoir que la jeune femme, née sur le sol US, est aussi américaine qu’eux. En parallèle, Zombies… colle aussi aux basques de Lance et Tom, couple homo et bobo arrivant de Manhattan le temps d’un passage-éclair chez la mère de l’un d’eux. Tom est aux 400 coups : il est venu voir maman accompagné de son mec pour faire son coming-out !
Lui-même d’origine persane, le réalisateur Kevin Hamedani s’est surement amusé comme un petit fou à mettre en scène ce scénario qui malaxe dans la bonne humeur la frousse post-11 septembre, la question du mariage homo et les codes inhérents aux films de morts-vivants. Zombies… est donc plein de bonnes intentions, mais bien que le film soit globalement divertissant, il est loin d’atteindre le niveau des meilleures zombie-comedies (Shaun of the Dead et Zombieland, pour ne citer que le dessus du panier) qui ont récemment fait le succès du genre. Le film n’est pas toujours très drôle, et les péripéties sanglantes semblent n’avoir aucun effet sur les personnages, qui réagissent aux pires turpitudes comme si tout n’était qu’une vaste blague. Frida s’accommode ainsi très vite d’avoir vu le visage de son boyfriend dévoré par les zombies, et la maman de Tom, l’un des deux héros gay, une fois zombifiée, ne suscite à aucun moment d’empathie chez son fils…
Kevin Hamedani, 27 ans au moment du tournage, ne récidivera peut-être pas dans le registre de l’horreur, genre qu’il ne maîtrise manifestement pas très bien. Il est en ce moment en pleine post-production de Junk, son second long métrage, une comédie qui a pour cadre le milieu du cinéma indépendant, et dans laquelle il s’est tout simplement confié le rôle principal.
Sorti le 17 août en dvd et blu-ray (Opening).
Durée : 89′
Image : 1.85, 16/9 compatible 4/3
Son : anglais et français, dolby digital 5.1
Sous-titres : français