Un auteur comme Stefan Ahnhem ne peut pas abandonner un policier aussi perspicace que Fabian Risk. Aussi, c’est une quatrième enquête qui nous est proposée ici. Avec X raisons de mourir, il explore la dépendance aux addictions et, grâce à ses descriptions magnifiques des personnages, il nous emporte dans un maelstrom où nous ne saurions sortir indemnes :
« Confronté à une série de meurtres atroces qui ensanglantent le Danemark et la Suède, Fabian Risk de la police d’Helsinborg quitte à regret le chevet de sa fille, dans le coma après avoir été blessée par balle, pour mener l’enquête.
Astrid Tuvesson, chef de la brigade criminelle, est elle aussi envoyée sur le terrain, obligée d’interrompre son traitement de sevrage à l’alcool.
Mais l’équipe autrefois soudée que formaient Fabian et Astrid se désagrège : Fabian est hanté par une enquête officieuse sur un collègue soupçonné de double jeu, et Astrid replonge dans la dépendance.
Pendant ce temps, les assassinats se multiplient de part et d’autre de la frontière… »
La vie de famille n’est jamais facile, mais pour Fabian Risk c’est une gageure. En effet, sa fille Matilda est hospitalisée après avoir reçu une balle et son fils Theodor a fait une mauvaise rencontre, s’est battu et est finalement rentré au domicile familial avec un pistolet à la ceinture. Il va falloir que Fabian éclaircisse tout cela, mais le métier passe avant tout.
En effet, un homme s’est fait tuer et son véhicule volé par son assassin tandis qu’un enfant d’origine étrangère est mort dans le tambour d’une machine à laver lancée à essorage rapide. Le parti démocrate est visé par les enquêteurs, car malgré son nom, ce sont tous d’anciens activistes d’extrême droite. Mais l’enquête n’est pas aussi limpide que cela, car même les locaux des démocrates se font attaquer au cocktail molotov par des gens qui semblent grimés en terroristes. Lilja est déterminée à faire tomber ces nazis fréquentables avant les prochaines élections, car les violences sur des étrangers se font de plus en plus fréquentes. Mais Lilja ne sait pas combien l’adversaire est proche.
Mais il y a encore bien pire que cela. Il y a Molander, un des collègues de Fabian. En effet, lorsqu’Hugo Elvin, un autre collègue de Fabian est retrouvé pendu, travesti en femme, il ne fait aucun doute pour Fabian que c’est Molander qui a maquillé ce meurtre et s’est échiné à salir le souvenir d’Elvin par bien des manipulations. Faire tomber ce collègue ne sera vraiment pas évident d’autant que l’homme a des soutiens de toute part, qu’Elvin avait justement commencé à enquêter sur Molander et donc que Fabian risque de devenir sa prochaine victime.
On peut aimer le style de Stefan Ahnhem, mais la multitude de personnages et de situations peut parfois être un handicap à la lecture tant on risque de se perdre dans les méandres tortueux de ses récits. D’autant que nous verrons, en plus de la présente histoire, les premiers pas d’un tueur joueur dont je vous parlerai très prochainement. Il reste cependant un auteur attachant car il n’a pas son pareil pour la caractérisation de ses personnages. Un maître dans son art, difficile d’approche, mais d’une efficacité redoutable.