1890. Edwards Norman, laissé pour mort, est recueilli par une tribu d’Indiens. Leur Shaman le plonge dans des transes qui révèlent progressivement certaines parties de son passé. Mais dans la ville voisine de Wounded Knee, la nouvelle se répand : Jack l’Eventreur, dont Edwards a jadis photographié les scènes de crime, serait en ville ! De là à faire d’Edwards le coupable idéal, il n’y a qu’un pas que certains, pour mieux servir leurs propres intérêts, n’hésitent pas franchir.
Wounded est une série qui n’a pas choisi la facilité. Car il fallait oser, se lancer encore dans une série sur Jack l’Eventreur, imaginer encore que celui-ci a traversé l’Atlantique. Il fallait oser aussi passer après quelques échecs comme le très illisible H.H.Holmes qui en reprenait la même idée, quoiqu’en la développant de manière très différente.
Wounded tient en effet pour beaucoup du thriller. Pour une fois, le polard Holmesien est laissé de côté pour une ambiance complotiste qui peut faire penser à From Hell d’Alan Moore mais aussi, en raison de son caractère fantastique, à X-Files.
Wounded se révèle de fait bien mieux pensé que la moyenne. Le pari n’était pourtant pas évident : le scénario ambitieux est un peu écrasé par le format court de la série – deux petits tomes seulement. Reste que pour en faire une vraie réussite, il aurait peut être fallut sortir un peu plus des sentiers battus. Si la narration, très fouillée, semble aller dans ce sens, elle est trop déconnectée de tout propos pour être pleinement efficace – retenir la narration d’une BD, qui devrait plutôt se faire oublier, et non son propos sous-jacent n’est-il pas la preuve de son échec ? Lorsque viennent les dernières révélations, trop conventionnelle au regard des moyens mis en oeuvre, la déception est là. Dommage…