Ambiance Hammer Films pour cette bonne petite pelloche produite par les studios Universal, qui, après le blockbuster Wolfman (2010) de Joe Johnston, rendent un nouvel hommage, plus modeste, au glorieux passé lycanthrope de la compagnie. Au 19ème siècle, la population d’une petite ville d’Europe de l’est est en proie à des attaques de loup-garou. La bête fait de nouvelles victimes à chaque pleine lune, et les groupes de chasseurs engagés pour l’abattre n’arrivent à aucun résultat…
Un scénario classique, et il ne manque aucun des ingrédients traditionnels qui ont fait le succès des meilleurs films du genre, ni les scènes chez l’aubergiste, ni les traditionnels villageois en colère, désemparés face aux carnages du monstre. Les filles du bordel écoutent le récit des exploits — parfois fictifs — des chasseurs de loups-garous, le médecin de campagne soigne les blessés… d’une balle dans la tête, lorsqu’ils ont été marqués par la créature ! Daniel, le jeune héros de l’histoire, est l’assistant du toubib. Il choisit de compromettre ses futures études de médecine pour se mettre au service d’une nouvelle bande de chasseurs, fraîchement arrivée en ville et menée par Charles, killer de lycanthropes chevronné. La traque sans pitié se double d’une enquête car, forcément, le garou se cache parmi les braves gens de la bourgade.
On se prend assez vite à établir soi-même la liste des coupables potentiels. Un plaisir ludique qui maintient l’intérêt et ferait presque oublier les carences de la mise en scène impersonnelle, très télévisuelle, de Louis Morneau. La galerie de portraits voit défiler les minois accrocheurs de deux ladies a priori au dessus de tout soupçon : Kazia, championne tatouée de l’arbalète, et Eva, la fiancée du héros Daniel. La première chasse le loup, elle a du chien, la seconde ne manque pas non plus de caractère et, fait amusant, son interprète Rachel DiPillo est le sosie de la hardeuse française Draghixa (pour ceux qui connurent — Draghixa fut notamment l’héroïne du Parfum de Mathilde en 1994, écrit et codirigé par feu notre ami Jean Rollin). DiPillo, elle, n’a jamais fait de porno, on ne peut lui en vouloir pour ça, et un tel passif aurait même été préjudiciable à son personnage de jouvencelle pétrie d’admiration pour son glabre hidalgo. Le parcours des héros se fait périlleux lors des séquences d’épouvante où la bête s’élance tous crocs dehors, menaçant y compris les tourtereaux. Des bouffées d’action plutôt bien menées même si elles dévoilent un monstre de synthèse faisant hélas regretter l’époque où les artistes des effets spéciaux ne confectionnaient que des garous en poils véritables, à la férocité bien plus inquiétante.
Dvd et blu-ray disponibles depuis le 4 décembre 2013 (Universal Pictures).