Shaun Davey est désormais un maître incontesté des productions orchestrales incorporant des instruments irlandais ou plus largement celtiques. Comme pour de nombreuses précédentes compositions, il s’entoure ici de ses fidèles comme le joueur de Uilleann-pipe Liam O’Flynn et de la chanteuse Rita Connelly. Mais cette fois-ci, le cadre dépasse les pays celtes, puisque c’est une forte inspiration roumaine qui souffle tout le long de cette œuvre. Cela est principalement dû au thème choisi: en effet, le joyeux cimetière dont il est question dans le titre se trouve à Sapânta, en Roumanie, et est célèbre pour ses tombes ornées de décorations colorées et de poèmes dédiés aux disparus. C’est d’ailleurs de ces derniers que sont tirées les paroles des chansons. Ensuite, pour les interpréter, un chœur roumain apporte  à Rita Conelly le renfort de ses cinquante voix profondes. La musique incorpore bien évidemment de nombreux motifs roumains pour l’occasion. Mais elle reste indéniablement marquée du style unique de Shaun Davey, qui, signe de maturité, ne se laisse pas emporter par l’enthousiasme parfois un peu pompier dont il a parfois fait preuve dans le passé. Les musiques retranscrivent parfaitement les émotions portées par les poèmes. Et au delà de la retranscription, la réunion grâce à l’orchestre de deux styles traditionnels forts ouvre un nouvel univers musical tout à fait plaisant et intéressant.