L’histoire d’un groupe d’anciens combattants qui reprennent les armes pour livrer une ultime bataille… On a lu ça l’automne dernier dans le fantastique Wyld de Nicholas Eames, et voici une variation filmée sur le même thème : VFW (pour Veterans of Foreign Wars — « les anciens combattants des guerres à l’étranger ») est le nom donné à son bar par le bon vieux Fred (Stephen Lang, 68 ans en juillet), qui garde un souvenir mitigé des mois passés à ramper dans la boue au Vietnam. Quand le film démarre, c’est son anniversaire, alors tous ses potes survivants de l’armée sont devant le comptoir pour boire des coups. En fait, on voit défiler dans le cadre toute la vieille garde du cinéma d’action des années 1970 à 1990 : William Sadler (70 balais), Fred Williamson (81 printemps, respect !), David Patrick Kelly (69 piges ; dans Commando, Arnold lui promettait de le tuer en dernier, et il mentait)… Il y a aussi Martin Kove, comédien aux 200 et quelques rôles (dans Rambo 2, les trois Karate Kid…) qui ne sait pas non plus ce que prendre sa retraire veut dire, et George Wendt (pas vraiment une action star, mais il a le bon âge pour être dans le casting).
Donc, plutôt que de lutter contre l’hypertension ou l’arthrite, ces gentlemen vont livrer un véritable baroud d’honneur lorsqu’en fin de soirée déboule dans le bistrot la jeune Lizard, une nénette qui a eu la drôle d’idée, pour venger la mort de sa sœur junkie, de voler quelques kilos de poudre à un caïd du quartier (pas de la coke mais une nouvelle drogue synthétique foudroyante baptisée « hype » par le scénario). Le boss envoie ses hommes de main et ses clients (à la cervelle grillée par la substance) récupérer la marchandise, mais tous vont trouver à qui parler : les papys vont tenir le bar comme jadis d’autres ont tenu Fort Alamo. L’idée de la horde de toxicos quasi morts-vivants est une bonne idée pour faire un film de zombies sans en avoir l’air, et la succession de vagues d’attaques nocturnes contre le bar donne lieu à un vrai festival de baston gore et hargneuse, ponctuée par des répliques « bad ass » que Stephen Lang déclame d’un timbre aussi grave que le grondement des hélicos approchant la baie d’Halong. Le film a ses limites (intrigue sommaire et linéaire, seconds rôles strictement fonctionnels) mais disons que sa simplicité et son respect des trois unités — indispensable à toute tragédie — sont aussi sa force. VFW est sorti il y a deux semaines en DVD sur le sol US. Pas de date de sortie prévue pour l’heure en France.