Bien que co-produite par Michael Bay et réalisée par Marcus Nispel (l’équipe gagnante de l’excellent remake de Massacre à la tronçonneuse, en 2003), cette version réactualisée de Vendredi 13 (1980) n’a pas fait plus de bruit que ça lors de sa sortie en salles en février dernier. Le dvd disponible depuis le 11 août nous offre l’occasion d’une séance de rattrapage à la maison en compagnie du tueur de Crystal Lake…
En fait, ce nouveau Vendredi 13 n’est pas le remake du film d’origine de Sean S. Cunningham, mais tout à la fois des trois ou quatre premiers métrages de la série. Le bref prologue en noir et blanc résume en cinq minutes le film de Cunningham, le quart d’heure suivant (dans lequel Jason décime un groupe d’étudiants affublé d’un masque en tissu) correspond grosso modo au Tueur du vendredi (1981) de Steve Miner. Puis Jason met la main sur le fameux masque de hockey aux triangles rouges et continue le massacre, renvoyant aussi bien à Meurtres en 3D (le troisième film, tourné en 1982 par S. Miner) qu’à Vendredi 13 — Chapitre final (1984) de Joseph Zito ou Jason le Mort-Vivant (1986) de Tom McLoughlin. Il faut rappeler que les différents responsables de ces opus ne firent pas preuve de trésors d’imagination, l’essentiel des métrages en question étant consacré à la mise en scène plus ou moins créative des meurtres perpétrés par l’increvable Jason…
Quoi de neuf aujourd’hui sous le soleil de Crystal Lake ? Les scénaristes Mark Swift et Damian Shannon, déjà coupables du désolant Freddy v. Jason, ne se sont pas tellement foulés, puisqu’ils ne font que reprendre les ingrédients sanglants et répétitifs qui ont fait la notoriété de la série. Les compagnies New Line, Paramount et Platinum Dunes, qui ont financé le film, ne les ont d’ailleurs pas incités à se montrer ambitieux, comme l’atteste le bienheureux Brad Fuller, producteur, dans un des making-of proposés en bonus sur le dvd : « C’est un film sympa, avec des jeunes, du sexe, de la drogue. Et puis le public adore voir Jason tuer, et c’est tout ! »
Pas évident, en partant sur de telles bases, de livrer un film passionnant. Le seul lifting d’importance dans ce treizième film de la série concerne le personnage de Jason lui-même, qui n’a plus rien de surnaturel et apparaît comme un ermite au faciès difforme, vivant dissimulé dans un réseau de galeries souterraines. Le géant est toujours mutique mais il s’avère vif, adroit et costaud, ce n’est plus du tout le zombie au pas traînant qui a hanté les autres films de la série. Les scénaristes déclarent avoir voulu en faire un homme des bois intelligent, rompu à toutes les techniques de chasse.
Pour le reste, et pour en revenir aux propos de Brad Fuller, le cahier des charges est rempli, avec des jeunes (une bande d’étudiants, tous caractérisés en trois répliques et deux coups de cuillers à pot), de la nudité (ski nautique topless et levrette sous la tente), de la drogue (bière et bonne beuh sont au cœur des préoccupations). Et les meurtres, alors ? Distrayants, avec une bonne douzaine de charcutages au compteur. Le plus marrant est celui d’une blonde planquée sous un ponton ; le haut de son crâne est vite pourfendu par la lame de Jason, à qui on ne la fait pas ! Finalement, Vendredi 13 est une œuvre parfaitement aboutie, dans la stricte limite des ambitions de la production. À vous de voir maintenant si vous saurez vous en contenter ou pas.
Cractéristiques techniques, DVD et BLU-RAY
Durée du film : 93′
Image : 2.35, 16/9 compatible 4/3
Son : Anglais et français 5.1
Sous-titres : Anglais, français, néerlandais
Bonus : making-of (2 x 10′), scènes coupées ou alternatives (la plus intéressante étant celle où Jason découvre son masque de hockey).