Le héros de ce savoureux roman cartonné est un dragon. Pas n’importe quel dragon. Avec beaucoup d’humour et de dérision, il nous conte les us et coutumes de sa famille et soupire de lassitude face à cette obsession de l’or et des trésors. Un dragon ne peut-il être heureux que sur un tas d’or ?
Lui est désemparé, presque désespéré par cette situation et ces vieilles coutumes qui n’apportent que des ennuis : les voleurs en tout genre, les nains qui en veulent toujours plus, le tout empêchant tout bon dragon qui se respecte de profiter et de dormir tranquille. Car un dragon est bien élevé, dès l’enfance, on lui a inculqué des principes et une éducation solide comme la peur et l’horreur même des princesses : danger public numéro 1.
C’est ainsi que notre dragon prit son envol : le jour de ses deux cents ans, sa famille lui offrit un chez lui très bien agencé. Les lieux sont immenses, emplis d’une fortune impressionnante. Mais le voilà bien seul. À force de vouloir s’occuper, de tenter de dormir, il ouvre les yeux un matin avec une drôle de créature face à lui qui est venue trouver repos pour échapper à une belle-mère cupide et dangereuse (de quoi vous rappeler quelque chose, mais non ce n’est pas la même histoire). C’est alors qu’il va se rendre compte que c’est …
Nous vous laissons découvrir la suite, sachez qu’elle parle de reine rendue folle par l’appât du gain et un peu sorcière, d’une petite fille qui a hérité d’un don qui pour elle est une véritable malédiction, des bandits avides de gains, de soldats et d’armées prêtes au combat. Maxime Derouen offre ici aux lecteurs une histoire formidable, tendre, belle, pleine d’humour et de dérision. Elle flirte avec les contes de notre enfance et les légendes anciennes en traçant sa propre voie. Les illustrations toutes de dégradés de blanc, gris, noir et surtout doré achèvent de donner à l’ensemble un côté trésor à part, ce qu’il est vraiment en fait. Tout fonctionne, le texte, le ton, les illustrations. Un petit bijou à lire seul ou en famille pour le plaisir de la langue et de l’histoire.