Troisième tome de Thrace, le péplum en BD de Trifogli et Celestini. Nous avions quitté Cleio/Pardius salement blessé sur le sable de l’arène, et nous sommes soulagés de le retrouver encore en vie à l’entame de ce dernier volume. Mais quel destin les Parques cruelles réservent-elles au jeune gladiateur et à son grand amour, la patricienne Adriana ?
Le thème fédérateur des amants maudits constitue un ressort dramatique toujours aussi efficace, d’autant que les deux héros luttent contre l’adversité au sein d’une société romaine toujours aussi injuste, violente et fascisante. Le bon vouloir de l’empereur Domitien prime sur toute autre considération, quand bien même on sait que les César avaient fort à craindre des rébellions de couloirs et autres conspirations meurtrières. Le grand méchant de l’histoire, toutefois, reste l’infâme Quintus, l’oncle d’Adriana, prêt à toutes les vilenies. Entre les griffes du salaud et de quelques hommes de main, Adriana passe notamment un sale quart d’heure, ce qui nous vaut un chapitre gratiné, où le fouet cingle la chair dénudée, moins dans la grande tradition du péplum que dans celle du cinéma d’exploitation italien. Et l’on songe forcément à ce que nous réserve le même épisode lorsque nous le retrouverons plus hardcore encore dans la future édition érotique du même album, éditée en septembre par Tabou. Une double saga antique qui aura tenu jusqu’au bout — « usque ad finem » — toutes ses promesses.
En librairie le 17 juillet 2024.