Et voici le pendant coquin de Gloria Mundi, tome 2 de la série Thrace édité en décembre dernier par Graph Zeppelin. Concernant le scénario de ce deuxième volet, aucun changement par comparaison avec la version tout public : Francesco « Trif » Trifogli reprend donc l’histoire de Cléio, jeune esclave gaulois précipité dans la terrible carrière de gladiateur tandis que sa bien-aimée patricienne Adriana s’emploie à faire jouer toutes ses relations pour qu’il soit affranchi.
Un simple coup d’œil à la pagination d’Amor et Gloria suffit cependant à indiquer qu’une bonne quinzaine de planches supplémentaires nous attendent et viennent faire toute la différence ! Attention toutefois, on a beau avoir entre les mains une publication Tabou, Trif ne franchit pas le cap de la pornographie, il n’est pas question de dessiner crument phallus dressés et pénétrations. On reste dans les limites de l’érotisme, ce qui n’est nullement un inconvénient pour tout comprendre, par exemple, des mœurs dissolues du pervers Quintus, l’oncle d’Adriana, aux penchants prononcés pour les esclaves. Un peu plus loin, pas d’ellipse qui tienne à la soirée de Giulia, où l’on voit désormais tout ce qui se passe entre la maîtresse de maison et ses invitées, parmi lesquelles notre héroïne Adriana, donnant de sa personne pour convaincre son hôtesse influente d’aider le pauvre Cléio. Et ainsi de suite… Au cinéma, pareil péplum érotique ferait grand bruit, mais les chances sont infimes qu’une telle production voie le jour avec les moyens et les talents qu’elle impliquerait. Alors profitons de cet avantage du 9e art sur le 7e, tout y est possible sachant que fondamentalement, et même si on s’adresse à un public restreint, il n’est pas plus coûteux de dépeindre des orgies romaines, entrecoupées de combats sauvages dans un Cirque Maxime plein à craquer, que de dessiner les planches du prochain album de Titeuf. Ou d’Astérix, évidemment.
Disponible sur le site de l’éditeur en format numérique. Rendez-vous sinon en librairie le 3 avril 2024 pour l’édition reliée.