Nichée dans une baie du Maryland, une bourgade américaine typique voit sa population atteinte d’une infection redoutable due à une bactérie présente dans l’océan. Les habitants contaminés voient leur peau se couvrir d’un prurit bubonneux assez dégueu, d’autres qui font trempette sont mystérieusement happés par une présence subaquatique hostile…
D’une manière, le scénario m’a rappelé feue l’émission de Canal+ 24 Heures, magazine d’info des années nonante qui présentait chaque semaine un événement couvert par plusieurs équipes de la chaîne pendant toute une journée. Dans The Bay, le drame éclate alors que débutent les festivités du 4 juillet, et nous sommes embarqués jusqu’au lendemain matin avec une jeune journaliste-intervieweuse filmée par son caméraman. Un point de vue parmi d’autres : le montage est constitué également de vidéos prises sur le vif par les malheureux citoyens au moyen de caméscopes, de téléphones portables. Le récit de la contamination est aussi captée via des dispositifs de surveillance, des webcams… une multiplicité d’angles extrêmement bien gérée par le vétéran Barry Levinson, qui m’a réconcilié — au moins pour un film — avec le principe aujourd’hui usé jusqu’à la corde du « found footage » (combien de titres du genre a-t-on vus depuis Cloverfield et [Rec] ?). Tout au long de ses 90 minutes, The Bay est un film tendu, efficace, et il se double d’un signal d’avertissement écologique encourageant venant d’un pays où Monsanto règne sans partage sur l’industrie agroalimentaire, et où les éleveurs font leur beurre avec les O.G.M., les stéroïdes et autres hormones de croissance.
Sortie dans les salles le 19 juin 2013.