Sei est un jeune garçon qui a tenté plusieurs fois de se suicider et à ce titre lui a été présenté à l’hôpital un formulaire à signer par lequel il ne se reconnaissait plus le droit et le devoir de vivre. A son réveil, il se retrouve sur une île, parmi de nombreux autres jeunes, tous présentant le même profil de récidivistes à l’autodestruction. Un panneau les informe de la déchéance de leurs droits japonais et de leur obligation de rester sur cette île. A part ça, tout leur est permis. Certains ne perdent pas de temps et se donnent immédiatement la mort. Sei retrouve une connaissance, Kai, et se forme un petit groupe sous les conseils de son ami raisonnable et de Ryô, un meneur, cherchant à survivre dans cet environnement abandonné. Curieusement l’absence de contraintes et l’étrangeté de la situation les poussent à faire des efforts.
Du point de vue de l’adolescent, ce récit révèle pleinement ses pensées et ses atermoiements. Cependant il semble touché par la beauté de la vie et la nouvelle dynamique engendrée par le petit groupe l’encourage. Même si dans celui-ci des abandons surgissent et que des actions ou des déclarations le minent littéralement. Le graphisme est soigné, centré, comme il se doit dans un tel cadre, sur les personnages et leurs visages souvent hagards. L’aspect morne de la plupart des physionomies est bien rendu, correspond à l’histoire déroulée, mais peut parfois être pesant.