Dans une petite ville en Caroline du Sud, Ethan, un jeune étudiant, se réveille après un rêve étrange récurent : celui d’une fille qui lui est inconnue. Ce même matin il découvre sur son iPod une chanson insolite, quasi hypnotique, « 16 lunes », et remarque une curieuse odeur de romarin et de citron. À l’école, une nouvelle élève rejoint sa classe : Lena, une jeune fille mystérieuse qui sent le romarin et le citron et qui joue « 16 lunes » dans un groupe. Ethan comprend alors que Lena est la fille de son rêve. Quel est le secret de cette fille étrange ? Pourquoi et comment Ethan est-il lié à elle ?
Difficile d’être satisfaite par un film dans lequel le fantastique n’est qu’effleuré et qui aurait été plus intéressant et plus touchant s’il s’était contenté de narrer les relations entre deux ados en marge de la société. Le film est bien produit pour la cible visée, mais au final, je dois avouer que le premier volet de la saga Twilight m’avait plus surprise. En effet, l’univers vampirique était bien mis en place et promettait un certain nombre de rebondissements. Ici, il y a peu d’explications sur cette famille d’enchanteurs ancestraux et on se perd assez vite, entre critique sociale et tours de magie.
A l’inverse, les deux héros sont plus satisfaisants dans le sens où ils représentent bien leur génération. Ce ne sont pas des bombes physiques; quel ado se trouve au top ? Ainsi, cela permet une identification plus forte et plus d’attachement. Cependant, en tant qu’adultes, difficile d’être convaincue par un héros sans charisme et un peu niais, ainsi que sa comparse faussement gothique et rebelle.
Le pauvre Jeremy Irons, grand acteur de talent, est certainement soit mal dirigé soit en pleine réflexion sur une pièce de théâtre tant son jeu est peu naturel. Son personnage n’est pas travaillé ni même sa relation avec sa nièce qui se borne au strict minimum (relations conflictuelles entre adultes et ados).
Les bons moments du film sont souvent dus de la présence à l’écran d’Emma Thompson, pétillante et un peu dérangée. Comme pour Irons, son rôle n’est cependant pas assez développé, notamment ses relations avec Lena. Lorsqu’arrive la révélation finale, il est difficile d’avoir une quelconque émotion puisque la base n’a pas été travaillée.
Au final, c’est le gros problème du film. L’histoire tient la route même si l’ensemble est très rapide (étrange pour 2h…), mais les personnages eux semblent poser dans un univers qu’ils ne connaissent pas. Chacun joue comme sur une scène de théâtre et pas vraiment dans une réalité fantastique. Je n’ai pas lu le livre, mais je pense que les lecteurs entrent doucement dans l’univers créé par l’auteur en intégrant au fur et à mesure les codes, comme pour toute histoire fantastique. Cependant, dans le film, on ne sait pas vraiment quel est l’objectif du réalisateur. Quel message veut-il faire passer ? Quels codes visuels veut-il utiliser ? Comment veut-il que nous voyions tel ou tel personnage ? Tout ceci est au final assez confus. La critique de l’Amérique profonde est bien présente avec une dénonciation de la religion, ce qui change un peu de ce que l’on peut voir d’habitude sur ce genre de productions.
La musique fonctionne bien ; comme le reste elle est présente, car il faut bien mettre en musique un film, mais elle ne laisse aucun souvenir.
CONCLUSION
Non, Sublimes Créatures n’est pas un mauvais film, mais un film moyen. Il est clairement dans la cible définie, les 12/17 ans, et se contente du minimum sans offrir de réels moments de divertissements. La critique sociale de l’Amérique profonde et puritaine est cependant bien maîtrisée. La prochaine fois, un même type de film, pour la même cible aura peut-être enfin la possibilité de traiter, en face du fantastique, de sujets de société importants. Sublimes Créatures semble ouvrir la voie…