Dans le petit village de Raveloe, une fois par siècle, se tient un grand rassemblement de conteurs. A cette occasion, l’un d’entre eux se voit octroyer le « Manteau », une cape censée le doter des pouvoirs d’un Dieu. Pourquoi cette coutume ? C’est ce que découvriront bientôt Anders et Siegfried, venus rejoindre leur oncle pour rechercher leur père disparu.
Starchild n’est pas un livre, c’est une tapisserie. Les destins des multiples personnages s’entrecroisent à coups de flashbacks pour former le motif global, sur lequel plane l’ombre des fées et du rêve. D’ailleurs si Neil Gaiman en est l’un des protagonistes, ce n’est pas un hasard, Starchild faisant énormément penser à certains thèmes et ambiances de la série Sandman. Le type de narration choisi (la bande dessinée se transformant par moment en textes illustrés) donne une atmosphère très littéraire plutôt agréable et particulièrement adaptée au sujet. Et même si l’histoire, assez éclatée, peut sembler un peu ardue à suivre de premier abord, le petit effort d’immersion exigé sera largement récompensé par ce qui est sans doute l’une des meilleures BD sur le thème des fées.
Le graphisme extrêmement détaillé, même s’il est un peu maladroit dans les premières pages, donne une impression de gravure sans sacrifier au dynamisme. Au fil des pages, on sent l’humidité pénétrante, le vent dans les feuillages, les odeurs de mousse et celles de bière au Harrigan’s Green.
Si vous aimez les vieux contes, ceux que l’on raconte au coin du feu à la campagne, alors calez-vous confortablement dans votre fauteuil préféré, mettez un peu de musique douce, et plongez-vous dans l’atmosphère envoûtante de Starchild.