Alexia Tarabotti est un peu trop vieille, un peu trop plantureuse et un peu trop italienne. C’est en tout cas ainsi qu’elle est perçue par la bonne société de l’Angleterre victorienne dans laquelle cohabitent tant bien que mal vampires, loups garous, fantômes et mortels. Une cohabitation dans laquelle Alexia joue un rôle important puisqu’elle est à la fois membre du Cabinet Fantôme qui gère les interactions des êtres surnaturels avec la Couronne et aussi Lady Woosley par son mariage avec Lord Maccon, Alpha d’une meute de loups garous.
Lorsque son époux disparait sans explication, en même temps que survient une vague d’humanisations chez les Surnaturels, Alexia n’hésite pas une seconde à s’envoler pour l’Ecosse, armée de sa terrible ombrelle et d’un petit quelque chose en plus qui n’appartient qu’à elle, et flanquée d’une troupe improbable et hétéroclite, et en dirigeable par dessus le marché!
Il y a des romans comme ça qui mettent de bonne humeur. On se dit « oh non, encore un énième bouquin avec des vampires et des loups garous » et on se retrouve dans un univers plein de fantaisie, d’énergie, de références réappropriées plutôt que « copiées / collées », et ça fait du bien!
Alexia est une héroïne pleine de ressource et de caractère. Il est bon d’avoir du chien quand on fréquente les loups garous, et d’avoir du mordant quand on côtoie des vampires. Elle aligne les répliques incisives et définitives, n’ignore rien des dernières tendances de la mode et est bien décidée à ramener son époux à la maison avant l’heure du thé!
Voilà un roman qui donne envie d’utiliser des termes comme « épatant », qui évoque en vrac PJ Woodhouse pour la drôlerie des rapports à la domesticité et à la bonne éducation, les mystères de l’ouest et Jules Verne pour les machines infernales et technologies anachroniques, Gaston Leroux pour l’aspect feuilletonnesque, les momies et les templiers, Jasper FForde pour l’uchronie et la loufoquerie, et j’en passe.
Tous les personnages, même ceux entr’aperçus sont parfaitement dessinés en quelques mots, et lorsqu’on va voir le blog de Gail Carriger http://gailcarriger.livejournal.com/ on peut découvrir des interviews de ses personnages aussi savoureuses que les romans eux mêmes. Ah oui, LES romans, puisque « Sans forme » est le 2ème épisode du Protectorat de l’ombrelle, et que 3 autres sont annoncés, pour conclure les aventures d’Alexia Tarabotti. Etant donnée sa situation à la fin du 2ème tome, on ne peut qu’attendre avec impatience la suite!!