Rois et capitaines, voilà un thème mille fois rabaché dans la fantasy, et c’est pourtant celui qu’a choisi Stéphanie Nicot pour ce recueil publié dans le cadre des Imaginales. Le premier reproche que l’on peut lui faire, justement, c’est de n’être un recueil que de fantasy, alors que le thème pouvait tout à fait être traité dans les autres genres de l’Imaginaire. Passons, c’est ici le fan de SF qui parle.
Le vrai problème de ce recueil, ce n’est pas tant l’irrégularité des textes – on s’y attend –, mais plutôt le trop grand nombre de textes plats. En effet, ils sont plus d’un à ne rien apporter au thème et à avoir une narration si pontifiante que le recueil vous tombe des mains (je pense ici particulièrement à Montefellone, dont la fin est pourtant élégante, et Le crépuscule de l’ours dont le long monologue est atrocement prévisible).
Quelques textes en revanche sont de belle qualité : Le prince des pucelles, de Catherine Dufour, Dans le cœur de l’Aaran de Pierre Bordage, Au plus élevé Trône du monde, de Johan Heliot, et L’orage de Laurent Kloetzer.
Je compte parmi les défenseurs des anthologies, particulièrement parce qu’elles sont l’occasion de révéler de jeunes auteurs, mais hélas celle-ci confirme avant tout des talents déjà reconnus. La question qui se pose clairement aujourd’hui, en France, est celle de la relève : en effet trop peu d’opportunité sont données aux jeunes auteurs d’émerger, et trop peu de ces auteurs sont au rendez-vous. Des anthologies présentant des textes avec de telles différences de qualité ne contribuent malheureusement en rien à l’éclosion de nouveaux talents.