Bon, qui dit recueil de scénarios de jeu de rôle, dit auteurs de scénarios, non ? Aussi, après avoir interviewé les fondateurs du concours et l’illustrateur du livre, tournons-nous, à présent sur celle (sans « s » hélas, puisque le recueil n’abrite qu’une seule représentante de la gent féminine) et ceux qui ont rédigé de « sacrements bonne aventures » !
Pour nos lecteurs qui arriveraient par hasard dans cette série d’articles, vous êtes invités à lire la chronique du recueil (ici), et/ou à vous rendre sur la page Web du financement participatif :
https://www.wayofgamers.eu/
index.php/produit/les-3-lois/
Commençons par Amandine Hilt, celle qui a reçu le prix « Espoir du jury », lors du concours pour son histoire titrée Les oubliés de Ciddyr :
Khimaira : Bonjour et bienvenue dans l’aventure.
Amandine Hilt : Bonjour et merci pour cette idée d’interview.
K : Parlons un peu de vous, si vous le voulez bien, et sur votre lien avec les jeux de rôles.
AH : J’ai vraiment grandi avec le jeu de rôle, grâce à deux grands frères qui m’ont initiée depuis l’enfance (ou plutôt supporté pendant leurs parties entre grands où je m’incrustais l’air de rien pour suivre leurs aventures en spectatrice « presque » muette). J’en garde des souvenirs de gâteaux, de couchers tardifs, mais surtout d’aventures épiques, de personnages hauts en couleurs, et de fous rires mémorables. J’ai commencé à maîtriser vers l’âge de 10 ans pour les copains de mon âge, ce que j’ai toujours adoré, mais qui m’a au final peu donné l’occasion de passer du côté joueur. Je découvre seulement maintenant (à 30 ans) ce que cela fait d’incarner un personnage sur une table et j’adore ! Après avoir assisté aux parties de mes frères en tant qu’enfant, joué avec mes propres amis en tant qu’ado, j’ai fait jouer mes neveux, avec qui nous avons commencé une campagne de AD&D quand ils avaient 10 ans, ils en ont aujourd’hui 17.
K : Et hors table de jeu ?
AH : Je fais également du jeu de rôle grandeur nature depuis que j’ai 19 ans, c’est certainement mon loisir préféré, inégalable en termes d’émotions. J’y ai rencontré mon compagnon, nous aimons beaucoup dire que nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans un château. Je fais des arts martiaux depuis que j’ai 13 ans et le GN est pour moi le lieu où se croisent mes deux passions : le combat et la narration. L’escrime ludique décomplexée et mise en avant au travers du Roleplay est juste génératrice de moments inoubliables. Et les rencontres avec les joueurs dans ces univers parallèles sont justes magiques !
K : Quel est votre parcours, des projets en cours ?
AH : J’ai organisé pendant cinq ans avec une petite équipe un séjour multi-activités ludiques qui m’a permis de faire de belles rencontres. Nous allons prochainement monter avec des amis (que j’appellerai presque des « frères et sœurs d’armes de l’organisation ») une association pour organiser des GNs et faire voyager des joueurs dans d’autres mondes. Nous avons bien l’intention de les emmener dans toutes sortes d’univers, très variés.
Je me suis en parallèle lancée depuis quelques années dans l’organisation d’Escape Games pour des quelques petites conventions, notamment sur le festival d’Ultavia, même si le temps me manque pour développer plus cette activité. Je vois l’Escape Game comme une histoire à dévoiler peu à peu au travers d’énigmes, une intrigue dans un espace clos offerte dans un jeu de pure coopération. C’est un concept qui m’a donc séduite, avant même que cela ne devienne un gros phénomène de mode. Une belle opportunité s’est présenté à moi récemment, et je suis normalement sur le point de sortir un coffret d’Escape Game en jeu de cartes avec un gros éditeur, si la coopération se passe bien jusqu’au bout…
Sinon, je suis développeuse web freelance, et j’ai quelques projets de sites en rapport avec mes passions qui sortiront peut-être un jour si je trouve le temps de les réaliser…
K : Excellent nouvelle, n’hésitez pas à solliciter Khimaira pour une chronique. À présent, tournons-nous vers votre scénario et sur son écriture. Pouvez-vous nous en dire plus ?
AH : J’ai juste adoré le thème du concours proposé par l’Association Nickel, qui ouvre tout de suite sur des intrigues à mystères, à questionnements éthiques… J’aime beaucoup apporter un peu de choix moral dans mes scénarios (ce que je ne trouve pas toujours évident à faire) et mettre en avant les émotions humaines, leur dérive, et leur grandeur. Le robot qui devient plus qu’un être inanimé s’y prête fort bien, ça m’a donc beaucoup inspirée ! Je n’ai à mon grand regret jamais eu le temps de lire les chefs d’œuvres d’Asimov, mais j’ai beaucoup aimé les adaptations cinématographiques où l’on retrouve les 3 lois. Le défi de l’adaptation dans un univers médiéval a fini de me convaincre.
J’adore écrire, mais je n’avais jamais osé le faire pour un public jusque-là, c’est donc vraiment le thème qui m’a décidée. Quand j’ai vu que je n’étais pas dans les sélectionnés, j’ai pensé : « C’est pas grave, tu ne pouvais pas y arriver du premier coup de toute façon… », et je n’ai pas vraiment osé espérer être le fameux prix « Espoir du jury ». Donc, le coup de téléphone qui a suivi pour m’annoncer cette 4eme place au cordeau a vraiment été une nouvelle qui m’a fait bondir de joie !
K : Un scénario de qualité qui a conquis les membres du jury, bravo ! Pensez-vous pouvoir être présente au Festival du jeu de rôle de Kaysersberg, à venir, pour les dédicaces ?
AH : J’aimerais beaucoup venir profiter du Festival, mais cela se décidera au dernier moment, j’habite dans le grand ouest, donc beaucoup de route et de frais à prévoir…
K : Quel est votre retour sur le concours ?
AH : J’adore l’état d’esprit de ce concours et tout ce qui en ressort de manière plus générale : le professionnalisme et la gentillesse des organisateurs, les remarques des correcteurs, les dessins de l’illustrateur, le profil des autres auteurs, les soutiens pour le crowfunding, ainsi que tout le travail des gens qui restent dans l’ombre mais qu’on devine comme essentiel… Et tout le monde reste humble, avec une petite pointe d’autodérision ici et là, se targuant juste d’être passionné et de vouloir partager, avec un grand respect du travail de chacun. J’espère maintenant que le premier palier sera franchi (puisque le financement de base a été atteint sans problème) pour avoir l’honneur d’être dans le recueil avec ces auteurs brillants que je découvre sur le concours. C’est une grande première pour moi, et ça donne l’impression d’être le genre d’opportunités qui ne se présente pas si souvent que cela…
K : Votre mot de la fin pour conclure ?
AH : Quel que soit le niveau final du crowfunding, cette expérience m’aura donné envie d’écrire encore, et d’écrire mieux !
K : N’arrêtez pas et merci pour votre présence.
AH : Merci, à bientôt.