Résumé :
Une mère célibataire toxico, un grand-père alité souffrant d’Alzheimer, une grand-mère un peu « sorcière »… autant d’éléments qui n’assurent pas, a priori, pour un jeune garçon, un environnement propice à un bon équilibre psychologique !
La découverte d’un nid de frelons dans un arbre va lui révéler une curieuse addiction.
Y a-t-il un lien entre ce garçon et les cadavres retrouvés au fil des jours au travers la capitale? A côté des victimes on retrouve, omniprésent, ces insectes sociaux.
Répondant aux sollicitations d’une aveugle pour retrouver son chien guide, l’inspecteur Dylan Loiseau va se retrouver malgré lui à diriger une enquête qui va le mener jusqu’au bout de l’horreur !
Notre avis :
Un recueil de nouvelles inédites, In vitro (au format kindle en août 2015), une réédition au format numérique sur la même plateforme que les deux premiers tomes de la Trilogie des pulsions pour contrecarrer les spéculations sur les exemplaires d’occasion de ces romans publiés autrefois chez un éditeur qualifié de « véreux » ; l’annonce d’un nouveau roman chez Anne Carrière dont la date d’arrivée recule sans cesse, Jac Barron a été longtemps absent !
Survient enfin Addictions chez Numeriklivres !
Force est de constater que si vous êtes fan, si Les cicatrices et Plasma font partie de vos thrillers préférés, les premières pages de ce nouvel opus vous remémoreront incontestablement de bons souvenirs et vous serez de nouveau ferré. Ca valait le coup d’attendre ! Pire, vous allez dévorer trop vite les 523 pages !
Marionnettiste macabre, Jac Barron exerce de nouveau sur nous son pouvoir de fascination morbide en développant de front deux récits qui, on s’en doute, finiront par se rejoindre.
S’ajoutent aux deux trames principales les chœurs de victimes et de bourreaux qui explorent les dérives de notre société de consommation au travers des vices qu’elle crée.
Naturellement, on en vient à s’interroger sur nos addictions, nos côtés obscurs, ceux-là mêmes qui nous font apprécier ce genre de littérature, éprouver des frissons de plaisir à la lecture de scènes qui lorgnent vers le genre du torture porn façon Hostel.
Notre personnalité est-elle un kaléidoscope de sentiments et de frustrations tel que le symboliserait la couverture du livre (œuvre de la peinte Françoise Nielly) ?
Jac Barron confirme sa patte, son style !
Par touches successives (des chapitres courts, un langage parfois cru), il en arrive comme pour ses précédentes œuvres à nous persuader de la véracité d’une machinerie infernale, œuvrant dans l’ombre, et dont les desseins sont autant de toiles représentant l’horreur humaine !
Les lecteurs sensibles sont avertis !
La construction est complexe, les rebondissements véritablement surprenants. Addictions peut compter également avec une galerie de personnages dont les blessures passées auront une portée : l’éventail est varié et il y en a forcément un auquel s’identifier.
C’est intelligent, bourré de références (cinématographiques, historiques) même si cela n’évite pas toujours certaines scènes qui mettent à mal notre suspension d’incrédulité.
Il y a matière à trembler tout autant qu’à réfléchir dans ce livre une fois l’angoisse estompée.
De quoi nous faire oublier la déception de devoir encore attendre le final de la Trilogie des pulsions ! Mais qui sait, peut être croiserez-vous certains des personnages dans Addictions ?