Après le divorce de leurs parents, Emily et Hannah, 10 et 15 ans, vont passer le week-end dans la nouvelle maison de leur père. Dans le quartier, une famille a organisé un vide-grenier sur sa pelouse. Le regard d’Emily s’arrête sur une vieille boîte gravée d’inscriptions en hébreu. La grosse babiole en bois n’a rien d’un simple objet de déco, c’est en réalité une prison dans laquelle est enfermé un dibbouk, spécimen de démon bien connu des exégètes de la Kabbale. Emily vient de se trouver un nouvel « ami »…

« D’après une histoire vraie », proclame sans vergogne l’affiche de Possédée, produit par Ghost House Pictures (la compagnie de Sam Raimi). En fait, le scénario s’inspire d’un article récent du Los Angeles Times où il a été fait mention d’une antiquité maudite apportée aux États-Unis par un survivant de la Shoah après la seconde guerre mondiale. La boîte se serait retrouvée il y a peu mise en vente sur eBay… Les racines hébraïques de l’histoire s’avèrent le seul point d’originalité de cette histoire convenue où, comme dans L’Exorciste il y a 40 ans, la trouille est censée nous nouer les tripes grâce au calvaire d’une fillette investie par une entité diabolique. Le démon défend son territoire lorsque des tiers s’interposent entre sa jeune proie et la fameuse boîte de Pandore qui lui sert de réceptacle. Une instit y passe, un pauvre gars perd ses dents. Le bodycount s’interrompt rapidement, dès qu’intervient Tzadok, un rabbin cool et sympa — il a des écouteurs d’iPod calés sous ses peots. L’inévitable exorcisme sera également vite plié, dans les sous-sols d’un hôpital. Un final qui permet au Danois Ole Bornedal de… mettre dans la boîte deux ou trois plans enfin un (petit) peu flippants, notamment lorsque la fillette se réfugie dans la morgue pour échapper aux incantations en yiddish. Mais bon, même si Possédée reste un peu plus intéressant à suivre que l’insupportable The Devil Inside, par exemple, toute cette histoire n’est quand même pas évidente à prendre au sérieux, sans compter que le nuisible surnaturel est affublé d’un drôle de nom — Abizou ! — qui, vous en conviendrez, ne sonne guère terrifiant aux oreilles d’un public francophone.

Sorti le 26 décembre 2012.