Jusqu’à il y a peu, Play Factory n’était pas une figure très connue des boutiques spécialisés et était surtout connu pour ses revues ludiques. Mais le rachat de la licence Donjons & Dragons 4e édition a changé la donne. L’éditeur a pourtant plus d’une corde a son arc, puisqu’outre ses revues et le jeu de rôle, il édite aussi plusieurs jeux de société et viennent même d’ouvrir une boutique. Khimaira a fait pour vous le tour du propriétaire.
Découvrez cette semaine la première partie consacrée aux jeux de plateau, et rendez mercredi prochain pour une seconde partie cette fois sur leur univers jeux de rôle !
PLAY FACTORY, LE JEU DE PLATEAU
Khimaira : Bonjour Play Factory ! Est-ce que vous pouvez commencer par nous dire qui vous êtes ?
Tatiana, responsable communication : Nous sommes éditeur de jeux et éditeur de presse.
Nous éditons des jeux de plateau qui vont aussi vers le jeu de rôle avec la 4e édition de Donjons & Dragons (D&D), et éventuellement vers d’autres de domaines comme le jeu de figurines avec Monster Apocalypse.
D’autre part nous sommes aussi un éditeur de presse puisque nous éditons des magazines sur le domaine du jeu – étant spécialisés dedans de toutes façons, sur le domaine de la carte, avec Maniak, Dragon Blanc et Lotus, sur le domaine du jdr avec Dragon Rouge, sur le domaine du jeu de figurines avec Codex Interdit, et sur le domaine du jeu vidéo avec Game Geek.
Nous sommes un laboratoire d’idées pour créer ou sélectionner les meilleurs jeux chez les distributeurs pour les produire en français et les distribuer sur le marché.
Khimaira : Comment vous travaillés ces deux pôles, l’édition de jeu et la presse ?
Tatiana : Les deux sont en fait très liés puisque de toute façon nous sommes tous des joueurs. Nous échangeons tous beaucoup nos idées, ce qui permet de rebondir d’un produit sur l’autre. Il n’est pas rare d’avoir une conversation entre un rédacteur en chef d’un magazine et la personne qui s’occupe de la production des jeux, en disant « ah ça, j’ai testé qu’est-ce que tu en penses? », et finir par arriver sur une idée qui va permettre de rebondir… C’est vraiment un laboratoire d’idées, des gens qui connaissent, qui savent être à l’écoute.
Cédric, responsable communauté D&D: Nous avons aussi essayé d’organiser notre activité pour que le public passe d’un univers ludique à un autre. Il n’y a pas de raison de cloisonner entre eux les joueurs de jeux de cartes, les joueurs de jdr, les joueurs de figurines, de plateaux… via les magazines ou le site internet, nous essayons d’ouvrir des fenêtres sur les différents univers ludiques que nous proposons pour que les joueurs découvrent les différents types jeux que nous pouvons produire.
Khimaira : C’était une volonté dès la création de Play Factory ?
Tatiana : Au départ, Play Factory c’est deux créateurs d’entreprise venant du monde du jeux, Laurent Villa et Jean-François Andreani, qui se sont alliés à Guillaume Gille-Naves, un ancien de Darwyn Project, qui est un passionné de jeux depuis très longtemps et qui travaille depuis toujours dans ce domaine. L’alliance de ces entrepreneurs et de quelqu’un qui connait et s’est frotté à l’univers du jeu, c’était vraiment une volonté de mettre des moyens et une structure au service d’une passion qu’est le jeu.
Play Factory a ainsi été créée vers 2005 sur deux revues, Lotus Noir et Maniak. Au départ la majorité du chiffre d’affaire s’est fait sur Maniak, mais ils se sont ensuite étendue sur une partie jeu et magazines beaucoup plus large.
Khimaira : Et aujourd’hui, quelle est la répartition entre l’activité jeu et l’activité presse ?
Tatiana : Aujourd’hui l’activité presse est plus présente dans le CA que l’activité jeux. Au départ il y a une vraie explosion de Maniak, qui est vite passé sur du 40000 ventes.
Cédric : C’est de l’ordre de 80% pour la presse.
Khimaira : Quel public visez-vous avec ces différentes activités ?
Tatiana : Nous avons des publics différents sur les magazines, qui par tranches d’âge. Maniak est sur un public 8-12 ans, Dragon Blanc 10-14 ans, Lotus Noir 12-13 ans. Game Geek, pour les gamers, les fans de jeux vidéo, va 14 ans à 25 et au delà. Dragon Rouge est très large car c’est un public rôliste. Nous avons voulu mettre à la fois de l’iconographie dessinée, pour les plus jeunes, et de l’univers avec des scénarios pour les vieux routards du jdr. Nous allons donc être sur du 12 ans et très loin après. Pour Codex c’est pareil, c’est de la figurine avec un public très large qui part de 12 ans.
Pour nos jeux, c’est aussi pareil. Nous allons avoir du jeu familial comme Il était une fois ou Crôa et qui seront à la fois pour les enfants et les adultes – sauf peut être le Grand Damamuti. Et nous allons avoir des jeux plus orientés vers les joueurs comme Dragons par exemple, qui est un poker médiéval un petit plus fouillé qui plait généralement beaucoup aux joueurs. Nous allons aussi proposer du jeu plus stratégique avec Robot Rally.
Khimaira : Vous avez donc une partie de votre activité jeux qui est grand public, et même distribué en grande distribution pour Damamuti ou Guillotine par exemple…
Tatiana : Guillotine est destiné aux un peu plus grand; c’est sur la révolution et le principe est de couper la tête, c’est donc moins pour les enfants ! Par contre Il était une fois se situe sur un très large public. C’est même très demandé dans les écoles.
Khimaira : Khimaira est un magazine consacré aux mondes imaginaires, médiéval fantastique ou science-fiction, et s’intéresse donc plutôt à vos jeux comme D&D ou robot rally…
Tatiana : C’est vrai que nous sommes sur des univers où l’on travaille beaucoup l’imaginaire, mais pas forcement que le médiéval fantastique. Le Grand Damamuti par exemple reste un jeu à univers, même s’il n’est pas fantastique. En fait nous essayons toujours de construire un univers, de chercher les illustrations qui vont vraiment emmener les joueurs quelque part, et pas simplement des jeux de plateau…
Khimaira : Pourquoi un jeu comme Konito alors ? [NDR : Konito est un jeu sans thème particulier, comme le Trivial Poursuite]
Tatiana : Konito peut effectivement détonner. Nous voulions un jeu pour les familles, qui rassemble et soit inter-générationnel. Nous avons du coup moins travaillé sur l’univers. Mais il y a quand même une recherche d’univers dans les questions. De même que les pions sont pas juste des pions bateaux, mais des pions smiley sympa… Nous avons essayé d’avoir un visuel sympa, cohérent et qui se démarque.
Khimaira : Qu’avez-vous prévu au planning côté jeux de société ?
Tatiana : Il y a Monster Apocalypse qui sort en ce moment, ainsi que Konito. Nous pensons qu’il va bien marcher car c’est un jeu qui devrait brancher les familles. Nous allons aussi avoir un jeu qui sera une sorte de cluedo fantatisque et qui devrait sortir en début d’année. Il est très attendu par les magasins spécialisés. Pour l’instant c’est tout ce qui est annoncé, mais il y aura d’autres choses bientôt…
Khimaira : Vous ratez Noël avec ce Cluedo ?
Tatiana : C’est vrai, mais nous préférons avoir un produit vraiment travaillé sur l’univers et vraiment fini. C’est un choix que de rater quelque chose pour avoir un jeu qui répond vraiment aux attentes. Mais nous espérons peut être ne pas rater Noël, si c’est possible !
Rendez vous mercredi prochain avec la seconde partie de ce dossier, où nous parlerons cette fois jeux de rôle!