Rassemblés au 600ème étage de l’Empire State Building à New York, les douze dieux de l’Olympe sont bien présents dans notre monde d’aujourd’hui et pour preuve, ils ont créé une nouvelle race de jeunes héros mythologiques : les demi-dieux. Percy Jackson, 17 ans et le don de s’attirer des ennuis est l’un d’entre eux. Fils de Poséidon, il est accusé à tort d’avoir volé la foudre divine de Zeus, l’arme la plus puissante de l’univers. Autant dire que pour la récupérer, l’Olympe est prête à se déchaîner sur lui comme jamais ! Afin de prouver son innocence et éviter une guerre dévastatrice entre les dieux, Percy se lance dans une odyssée à travers le continent à la recherche du véritable coupable. Dans son périple, rejoint par son ami Grover le satyre et Annabeth, la fille d’Athéna, il va devoir affronter une cohorte de monstres et de créatures en tout genre bien décidées à l’arrêter. Mais la mission de Percy ne s’arrête pas là. Il devra également sauver sa mère des griffes du dieu des Enfers, Hadès…

A vrai dire, j’étais vraiment réticente à l’idée d’aller voir ce film et bizarrement… je n’avais pas tort!! Percy Jackson: le voleur de Foudre est un film complètement bâclé d’un ridicule aberrant.

Impossible de trouver une séance en VOST avec un horaire correct du coup j’ai été obligée de le voir en VF. Ne vous inquiétez pas: pour une fois, elle est tout à fait correcte et agréable.

L’histoire
L’introduction du fantastique dans le monde moderne ne fonctionne pas du tout: je ne sais pas si l’intrigue est crédible dans les livres, mais le film en tout cas ne m’a pas du tout convaincu. Je n’ai pas cru une seule seconde à ces enfants fils de Dieux qui vivent à notre époque et possèdent un style à la High School Musical. Certes, Percy est un personnage plutôt attachant et rigolo. L’acteur est motivé par son rôle et dynamique. Malheureusement, on ne peut pas en dire de même sur les deux autres. Grover le satyre est une caricature ambulante de l’afro-américain de 18 ans au parlé racaille et inlassable dragueur. Son rôle de protecteur n’a pas vraiment d’importance dans l’intrigue alors que c’est très appuyé dès le début. Quant à Annabeth, fille d’Athena, elle ressemble plus à une camarade de Lindsay Lohan qu’à une demi-déesse.



Le début du film est assez sympathique (avec ce long plan d’une tempête dans le ciel) et la présentation du dieu Poséidon (Kevin McKidd) qui sort de l’eau en pleine nuit à New York. Il rejoint Zeus (Sean Bean = Boromir!) tout en haut de l’Empire State building qui est le passage vers l’Olympe. Alors déjà là, on sent que la mythologie grecque va en prendre un bon coup. Transformé l’Empire State Building en lieu secret où se rencontrent les grands dieux de l’Olympe, ce n’est vraiment pas approprié! Seulement voilà, McKidd et Bean sont les deux seuls acteurs crédibles dans leur rôle de Dieux! Dommage qu’ils n’apparaissent que deux fois dans le film.


Les autres personnages mythologiques montrés sont tellement ridicules qu’il est heureux que les Grecs de l’époque ne voient jamais ce film. La critique ne s’adresse cependant pas à Pierce Brosnan qui interprète le rôle du centaure (chef du camp d’entraînement dans lequel Percy se retrouve). Le personnage est sympathique et la transformation physique de l’acteur est réussie.


Mais la Méduse (Uma Thurman est ridicule et surjoue son personnage) devient une espèce de voyante kitch qui gâche les jolis décors de la séquence (une vieille jardinerie assez romantique)


la confrérie du Lotus devient une confrérie d’agents de sécurité dans un casino de Las Vegas, Hadès est un vieux rockeur/gothique au t-shirt déchiré (avec la ceinture tête-de-mort bien sûr; à ne pas oublier!!)



et Perséphone une espèce de courtisane habillée avec un vieux rideau de salon (genre Tour de la Terreur à Disney).


Voilà donc comment le film rend hommage aux personnages de la mythologie grecque!!!! Mais, cela n’est pas suffisant; non, non! Imaginez-vous que Percy bat la Méduse grâce à l’iPhone



que le fils d’Hermès joue à Call of Duty dans sa tente et que les fameuses sandales ailées d’Hermès sont des Converses!!! C’est assez extraordinaire de ne pas dissimuler à ce point la pub faite aux ados. Parce que dans le délire, pendant la réunion finale des Dieux, ils auraient pu siroter du Coca aussi! Vraiment, moi je trouve qu’ils ne sont pas allés assez loin. Enfin bref, la mythologie grecque est détruite et l’ensemble se prend tellement au sérieux que c’est scandaleux!

Ensuite, au niveau de l’intrigue elle-même, tout est prétexte, hasards ou coïncidences. Dès qu’un conflit apparaît, il est réglé par la voix de Poséidon dans la tête de Percy ou bien encore la carte qui les guide. Percy utilise peu à peu ses pouvoirs très naturellement alors qu’il ne les maîtrise PAS et qu’il ne les a JAMAIS utilisés. Le tourbillon d’eau (voir l’affiche) créé pour battre Lucas (fil d’Hermès) n’a pas lieu d’être puisque le jeune homme ne connaît même pas l’étendue de ses pouvoirs et dans la logique il n’a pas encore appris à maîtriser l’eau. Revenons deux secondes (pas besoin de plus…) sur Lucas, le "méchant" du film dont les motivations ne sont absolument pas justifiées *attention spoilers* "j’ai volé l’Eclair de Zeus parce que je voulais changer le monde! Que les vieux Dieux laissent les jeunes gouverner! Mouah ah ah! ". Bien sûr, c’est tellement évident et tellement crédible surtout! L’explication est vaseuse et complètement dénuée de toute originalité.

L’intrigue est multiple: prouver à Zeus que Percy n’est pas le voleur, ramener la mère de Percy des Enfers et trouver trois billes magiques qui permettront aux trois héros de sortir de l’antre d’Hadès. Chaque intrigue est prise et développée séparément ce qui empêche de lier correctement l’ensemble et passées la première demi-heure, l’histoire devient ennuyeuse et part dans tous les sens.

Il y a encore beaucoup d’autres points absurdes qu’il est impossible d’analyser: les Enfers (donc la résidence d’Hadès) se situent à Hollywood juste à côté des fameuses lettres blanches, les accessoires des personnages font trop jouets (les épées et Co), les costumes des jeunes qui s’entraînent au camp (mélange entre armures des légionnaires romains et habits du Moyen Âge), Annabeth veut absolument rencontrer sa mère et quand c’est chose faite elles ne s’adressent pas la parole… L’intrigue est donc totalement dépourvue de toute structure scénaristique cohérente.

Le visuel
Si l’intrigue ne présente aucun intérêt, la réalisation est parfois un peu au-dessus avec notamment quelques plans bien présentés et très fluides.

Le problème ce sont les effets spéciaux qui ne sont vraiment pas réussis et dont la 3D n’est pas du tout travaillée.



L’arrivée aux Enfers avec le Passeur et les Âmes damnées est le deuxième meilleur moment visuel du film. De l’extérieur, la demeure d’Hadès est très impressionnante et particulièrement sombre, mais dès la prote franchie, on se retrouve dans une espèce de château gothique à la Dracula avec chandelles, napperons et rideaux en velours rouge! Pas du tout le type d’intérieur qui correspondrait au dieu de la mort et maître des Enfers.

Le meilleur passage du film est sans contexte l’arrivée sur l’Olympe. J’ai trouvé que Columbus avait correctement retranscrit la magie et la puissance qui se dégage de cet endroit. Pour une fois dans le film, le ridicule n’est pas présent.



Dommage (encore une fois…) que ce lieu mythique soit accessible à partir de l’Empire State Building dans une espèce d’ascenseur rococo complètement anachronique.

CONCLUSION
Percy Jackson: le voleur de Foudre est un film fantastique bâclé qui ridiculise complètement la mythologie grecque. Le peu d’effets visuels sympathiques ne remonte pas le niveau de ce blockbuster insipide.