Résumé:
Dur d’avoir pour meilleur ami le Dom Juan de son lycée. Abe Takahiro en sait quelque chose!
Il fait face plus souvent qu’il ne souhaiterait à la colère des flirts d’un soir du bellâtre, dernièrement Matsui de seconde B.
Sa situation ne s’arrange pas le jour où, suite à un quiproquo, il pense avoir assommé Asai Rumi.
En réalité, la jeune fille les avait suivi, Chiba Shunsuke et lui et a éprouvé un malaise en voyant les deux garçons s’isoler.
Rumi est une « fujoshi », une otaku fascinée par les Yaoï; mangas mettant en scène des relations homosexuelles entre hommes. Toutes les occasions sont bonnes pour exercer son imagination débridée. Elle projette de réaliser un fanzine dans la droite lignée de « Full metal Prince » sa série préférée.
Alors que ses camarades se battent pour se trouver au bras de Chiba, Rima est persuadée que l’amitié de façade entre le play-boy et Abe dissimule une grande histoire d’amour interdite. Elle fait tout pour que le couple qu’elle fantasme soit ménagé.
Cela serait sans doute sans incidence si Abe, qui a accepté, sans comprendre les motivations de la dessinatrice, de devenir modèle n’en était pas venu à éprouver des sentiments pour l’otaku qui le croit gay!
Notre avis:
Si les éditeurs de mangas (Tonkam,Taïfu comics et récemment encore Asuka avec le lancement d’un magazine de prépublication BeXboy), n’ont eu de cesse de défendre le genre du yaoï ou boy’s love, force est de reconnaître que le malaise subsiste chez les hommes à parler autrement que sur le ton de la plaisanterie de ces bandes dessinées nipponnes qui les mettent en scène. Ils admettent difficilement apprécier ce genre.
Le lectorat des boy’s love est principalement féminin.
En éditant Otaku girls, les éditions Doki-Doki, qui n’a aucune série du genre, adopte un profil original et intelligent.
Avec ce manga (adapté en drama pour la télévision japonaise) Natsumi Konjoh réalise la prouesse d’initier le lecteur, parfois même de façon très technique, à ce genre très codifié au travers une intrigue, qui si elle ne relève pas du yaoï, y fait très fortement référence.
Non seulement instructif quant à un phénomène éditorial et social qui ne peut être nié au pays du soleil levant, Otaku Girls unifiera garçons et filles par l’humour. Difficile de ne pas succomber à son héroïne totalement fantasque, de ne pas compatir au chemin de croix d’Abe. Ce dernier fait face à de situations toutes plus cocasses les unes que les autres, ne trouvant que très épisodiquement une aide auprès de son ami Chiba, qui s’amuse de sa supposée liaison avec Takahiro. Le « coming out » de Matsui (elle aussi se révèle fan de « FMP ») laisse également présager de savoureux développements pour les tomes à venir (la série en cours compte à ce jour 5 volumes en VO).
Le style graphique de ce manga cultive également l’ambivalence.
Les boy’s love destinés à un publique féminin sont de fait apparentés au shojo.
Leur nature le plus souvent romantique (à savoir que le genre à également des séries très explicites qui frôlent le scandaleux) assure des dessins où la sublimation est de mise pour illustrer la passion qui anime les personnages.
Il n’empêche qu’on ne peut totalement assimiler Otaku girls au shojo.
Le manga est loin d’être statique, ne manque pas d’action, ni de situations délirantes ce qui le rapproche du shonen. Graphiquement, le « fan service » propre aux productions ayant pour cible un public masculin est assuré: les garçons s’émeuvent autant de la vue d’une petite culotte que les « fujoshi » de celle d’un torse imberbe.
Un excellent moment de lecture, malgré les cases parfois surchargées et aux tailles de caractères minuscules. Indispensable pour ne pas passer à coté du phénomène yaoï!