Assez énigmatique, cette bande dessinée commence par une vue sur les trois caravelles de Colomb dont l’équipage commence à douter alors qu’ils ne savent pas encore qu’ils vont aborder un nouveau continent. Le lecteur a bien du mal à voir le rapport avec la superbe couverture de Pierre Loyvet, et pourtant ce sera sur les toutes dernières planches de ce premier volume que nous découvrirons ce que cela cache.
Cache, cacher, oui, il s’agit bien là d’un secret enfoui qui va peu à peu se découvrir. Alors qu’elles opèrent indépendamment les unes des autres, trois expéditions vont se trouver confrontées à ce secret. D’abord, il y a les chasseurs de trésors de l’Oceans Pathfinder qui sondent la Mer de Barents. Eux vont découvrir un étrange écho, une forme trop régulière pour être une formation naturelle. Même si le milieu est hostile et tout le matériel nécessaire loin d’être à disposition, ils ont la chance que leur objectif ne se trouve pas dans les grands fonds.
Sur Mars, les Russes ont repris l’avantage sur les Américains. En effet, ils ont réussi à faire se poser le premier module habité sur Mars. C’est certes une mission sans retour, mais l’aventure est d’autant plus palpitante que c’est une femme qui sera la première à poser le pied sur la planète, juste au pied de l’Olympus Mons, le plus haut volcan connu du système solaire. Les trois cosmonautes de l’équipage décident de gravir le sommet mythique et vont y faire une découverte étrange.
Enfin, c’est en Turquie qu’une autre équipe gravit le Mont Ararat, auquel on prête d’être l’endroit où l’Arche de Noé se serait échouée. Loin de la légende biblique, c’est une photographie prise un demi-siècle plus tôt par l’aviation américaine qui les amène sur les versants abrupts de la montagne. Là aussi, un objet aurait pu laisser des traces.
Cette bande dessinée est remarquable pour ses dessins précis des lieux et des personnages. La gestion du suspense est de bonne qualité, mais il faut remarquer qu’à la fin du deuxième tome, les choses ont peu changé et le mystère reste dense. Heureusement que les auteurs mettent en scène Goodwin, le médium qui aide la police dans les recherches de personnes disparues. Ce personnage complexe va vivre des expériences extracorporelles et découvrir que la Terre risque d’être menacée par l’exploration sous-marine en Mer de Barents.
L’alternance de magnifiques représentations des lieux – Mars est superbe – où seul le silence s’impose au fil des cases avec des planches plus bavardes où le scénariste propose des dialogues très longs, laisse au tout une harmonie esthétique et scénaristique. On peut s’interroger sur l’intérêt d’une bande dessinée plutôt qu’un roman, mais c’est justement ce support qui permet à un suspense qui dure de ne pas devenir lassant. Nous verrons bien avec le troisième volume à paraître le 10 janvier 2018 si l’histoire s’emballe enfin.