La prestigieuse université de Puy-sur-Embrumes accueille depuis plus de mille ans, la formation des jeunes mages des différentes catégories, des plus rares au plus banales. C’est cette université qu’un jeune maître-cartes de 19 ans, Sadge Bawen intègre en cours d’année, ce qui est exceptionnel, attirant tous les regards et les convoitises. Car intégrer l’université est rare, mais ce jeune homme est pauvre et donc détonne dans ce monde où pullulent les héritiers des différents lieux de pouvoir de ce monde. Un maître-carte est un cas rare et la question qui se pose bien évidemment est de savoir si celui-ci est LE mage, celui qui possède l’as de la Mort et le Joker, rendant le mage possesseur de ces cartes quasi invincible tout comme la force politique à laquelle il se sera allié. Dans cette université se trouve un autre cas rare celui de Diba de la classe des émotionnels. La jeune émotionnelle qui a appris depuis longtemps à cacher toute trace d’émotion sur son visage est fuie comme la peste, par tous les autres qui craignent de provoquer ses sentiments qu’elle ne contrôle pas.
La rencontre entre ces deux solitudes était une évidence et bientôt Sadge et Dibba deviennent inséparable apprenant l’un comme l’autre à s’apprécier et à calmer les émotions de Diba. Rien d’une romance, juste une amitié forte et puissante de deux êtres qui se sont rencontrés et vont cheminer ensemble. Leur but comprendre et trouver pourquoi pas les deux-centimètres pièce manquante permettant de contrôler les ARM, puissants robots retrouvés dans les différents royaumes, armes d’une puissance inégalée revendiquées et recherchées par tous les royaumes du continent.
On suit avec plus que de l’intérêt le cheminement et l’évolution des deux principaux héros et leur confrontation avec ceux qui cherchent Sadge qui est le mage spécial dont la tête et mise à prix et dont le séjour à l’université semble n’être qu’un moment de fuite de plus dans sa jeune existence et la tentative de contrôler les pouvoirs de Diba. Rivalités politiques dont les hauts murs magiques gardés par deux dragons de l’université ne peuvent pas totalement les protéger ; rencontre avec des archéologues, des militaires ; duel entre mages ; découverte de jardin secrets et de leurs mystères ; qu’est dont ce sablier de la couverture ? … tout pétille dans ce premier tome à l’écriture particulièrement soignée, dont on sent l’autrice attentive à la maîtrise de la langue et de ses artifices. Elle créé tout un monde étonnant, empli de surprises, confrontant cette technologie puissante et brute d’une civilisation disparue et celle du monde des mages et des contrôles de la magie, les arcanes du jeune mage et ses liens avec ses cartes sont particulièrement réussies. Un monde où les conventions sociales ordinaires sont très évoluées, et des sociétés brillantes qui vont s’affronter. Le premier tome s’achève sur le sentiment que l’on est arrivé au point de rupture et que rien désormais ne sera plus comme avant, tant les menaces et les possibilités de changements semblent évidentes et proches. Les illustrations de la jaquette et celles d’ouvertures de chapitre donnent un charme tout particulier à l’ouvrage et sont, elles aussi, très réussies.
Un premier tome bluffant et plus que réussi. La suite est attendue avec impatience. Bravo !