Un empire galactique fait l’objet d’une rébellion grandissante. Miranda serait le messie qui sauvera la galaxie de cet empire dont Constantin est le jeune héritier. Mais tous deux n’ont pas choisi leur rôle et essayent tant bien que mal d’être plus que de simples pions.
« Les bonnes histoires sont toutes des parcours initiatique » disait un auteur avisé dont j’ai hélas oublié le nom. Le Seigneur des Anneaux ou Star Wars, dont Messiah Complex reprend la trame (un gouvernement tyrannique, une rébellion, un sauveur mystique) en sont de très bons exemples.
Mais ici, le parcours initiatique est largement subit et, du moins à ce stade de l’histoire, non assumé. D’une jeune fille censée sauver le monde à un jeune prince, les protagonistes semblent prisonniers d’un système qui leur est étranger. Ils ne sont que des pions à la passivité presque agaçante là où lecteur s’attend à trouver un Skywalker. L’ambiance assez oppressante qui en résulte permet à Messiah Complex de se démarquer de la production SF courante malgré une trame particulièrement convenu.
Il faudra bien sur attendre les prochains tomes pour savoir si ces choix sont bien exploités sur la longueur. En attendant, le lecteur peut profiter d’un volume plutôt réussi. Le rythme assez posé, presque intimiste par endroit, et les dialogues bien menés permettent aux personnages d’imposer leur charisme. Charisme qui doit beaucoup au graphisme léché de Ocaña. Malgré quelques postures étranges, il alterne avec talent des cases détaillées plantant magnifiquement le décor SF et des grands plans d’action efficaces. Il bénéficie par ailleurs d’une belle colorisation, bien qu’un peu clinquante.
Espérons donc que Messiah Complex conserve par la suite ce caractère qui donne tout son intérêt à ce second tome.