Pour ce huitième numéro dédié aux Robots, Khimaira devait faire appel à un fin connaisseur des machines et de la science… Ancien prof d’électrotechnique, recyclé dans le dessin et le scénario de bande dessinée principalement de science fiction, Louis s’avérait la personne à contacter. A la tête de 42 agents intergalactiques dont la célèbre Tessa, notre homme allai-il trouver le temps pour cette nouvelle mission ? Oui, car pour lui, aucune mission n’est impossible ! Secondé par Geyser aux couleurs (dessinateur de la série Omnopolis), Louis a imaginé une superbe scène pour ce dossier qui ne lui est pas du tout étranger…
Khimaira : D’où es-tu parti pour la réalisation de la couverture ?
Louis : L’idée est venue en discutant avec un membre du magazine (Khimaira, ndlr.) qui me proposait de dessiner un robot amoureux d’une humaine. J’ai ensuite pensé à une scène de mariage, plus gaie. Et enfin, au moment de commencer la couverture, j’ai dévié sur un tableau purement romantique.
K : Penses-tu que le robot peut aider à mieux comprendre l’homme ?
L : Pour l’instant, je me prends la tête pour me faire comprendre de mon R2D2 interactif (un jouet de folie pour grands qui réagit aux ordres verbaux) et c’est le bordel ! Mais c’est le début de la robotique personnelle ! (rires)…
Sérieusement, je ne sais pas si les robots aideront à mieux comprendre l’homme, mais en tous cas, si on essaie d’y mettre ce qu’on a de mieux et qu’on n’essaye pas d’en faire de nouveaux esclaves, alors, ils nous renverront peut-être une meilleure image de nous-mêmes, nous forçant à être simplement « bons »…
K : Quel est le robot de fiction qui vous a le plus marqué et pourquoi ?
L : C’est un tandem : R2D2 et C3PO, avec le petit R2D2 en tête. C’est un duo comique de robots qui est à la limite ce qu’il y a de plus humain dans cette galaxie « très très éloignée » !
Geyser : Pour moi, Terminator est le robot ultime ! Il est capable de nous faire rire sans le vouloir. Il est aussi flippant à souhait quand il faut et attachant quand on ne s’y attend pas. En plus, c’est le guerrier ultime capable de dessouder des « zhoms » à la pelle… J’adore !
K : Au niveau des couleurs et du dessin, y a-t-il des trucs pour mieux dessiner les robots ?
L : Dès qu’on a des parties métalliques, on tire déjà vers la machine. Ces parties constituent déjà la base, même si le début peut être un cyborg. Dessiner des pièces apparentes va donc aider pour représenter un robot. Dès le départ, je pense qu’il faut surtout penser en terme de « fonctionnalité » et ainsi éviter le robot trop kitch ou invraisemblable…
G : Pour moi, il y a deux écoles : ceux qui essayent de faire des robots « qui fonctionnent » (ce qui demande un minimum de documentation et de logique) et ceux qui y vont au feeling et qui mettent de la tuyauterie parce que graphiquement, ça rend bien. En couleurs, il n’y a pas de truc pour réussir à part s’adapter au dessin…. Une Sky Doll rendra mieux en rose qu’en vert « maladif » par exemple… Quoique… (rires) Et pour un robot de combat, ce sera l’inverse.
K : Par les couleurs, peut-on faire vivre une machine ? La rendre plus humaine ?
G : Oui. C’est le rôle des couleurs. C’est aussi leur rôle pour les décors ou les personnages humains, les couleurs rajoutent quelque chose en plus. Avec les couleurs, on peut tricher plus facilement en rajoutant à la machine une texture de chair ou une couleur moins métallique. Après, c’est toujours la même règle : les couleurs et le dessin doivent s’harmoniser pour que ça marche vraiment.
K : Louis, est-ce que la réalisation de couvertures de livres de fiction t’attirerait ?
L : Bien sûr ! Cela fait partie du rêve de gosse que j’ai la chance de vivre actuellement avec la BD ! J’aimerais beaucoup pouvoir illustrer des rééditions de grands classiques, ceux que je lisais en étant adolescent en particulier (même si certains ont mal vieilli). Illustrer les rééditions d’Asimov par exemple, les Van Vogt, Moorcock, Mac Caffrey, etc.
K : Parlez-nous de vos projets…
L : Après le petit écart qu’est 42, agents intergalactiques tome 1 (nouvelle série BD de Louis sortie en août chez Soleil, ndlr.), je reviens avec plaisir sur du Tessa, agent intergalactique pur et dur ! (En fait, au moment où vous lirez ces lignes, un bon tiers du tome 4 sera déjà fait !) Et ensuite, j’ai d’autres projets que je ne commencerai certainement pas avant la saison 2 de Tessa (hormis un autre tome de 42, agents intergalactiques).
G : D’abord, je termine les tomes 2 et 3 d’Omnopolis (série BD scénarisée par Jean-Marc Lainé et publiée aux éditions Bamboo, ndlr.). Ensuite, j’attaque un tome de 42, agents intergalactiques avant de commencer une nouvelle série disons… « assez barbare » ! Et j’ai beaucoup de projets annexes, avec les potes principalement (Peru brothers, Cano, Mitric, etc.)…