Stella (Susen Ermich) est une aspirante comédienne qui n’arrive pas à obtenir les rôles qu’elle souhaiterait. Elle va alors décider de rentrer dans une école d’art dramatique privée à l’histoire sulfureuse. Le fondateur Gdula Matteusz avait mis au point dans les années 70 une méthode très déstabilisante, poussant certains élèves au suicide. Malgré sa mort, l’esprit de Gdula est toujours présent au sein de l’établissement.
Masks est le fruit d’un dur labeur, porté par les épaules de son réalisateur allemand Andreas Marshall. Dans un pays assez réfractaire au genre, le cinéaste devra finir par autofinancer son projet d’hommage aux gialli italiens des années 70. Il va ainsi investir une école d’art dramatique et solliciter les élèves aussi bien devant que derrière la caméra. Suite à cela et après sa production, le long-métrage va connaitre le chemin de nombreux festivals de cinéma fantastique européen, bien mérité compte tenu de son budget plus que modeste.
La première chose qui frappe lorsque que l’on visionne pour la première fois Masks est son inspiration de Suspiria de Dario Argento. On retrouve le même schéma narratif, sauf que nous ne sommes pas ici dans une école de danse, mais dans un établissement d’art dramatique. Un mystère réservé à des initiés plane sur les deux écoles, les protagonistes voulant absolument le découvrir, par curiosité ou pour vouloir découvrir ce secret lié à leur art. La force du film est de ne pas virer à la copie fade, mais bien d’offrir un giallo authentique. Ce long métrage est ainsi un thriller cauchemardesque, utilisant tous les bons outils du genre pour livrer une œuvre unique tout en étant rattaché à l’horreur italienne.
La musique permet également de nous plonger dans l’ambiance, au même titre que la photographie. Un très grand soin est apporté aux couleurs utilisées, plombant encore un peu plus l’ambiance générale. Le tout est saupoudré d’une narration onirique du plus bel effet, digne d’un Argento. La conclusion nous révèle le secret entourant la disparition de Gdula et nous embarque dans un vrai trip pour un final en apothéose, rappelant fortement Inferno.
La fin rappellera ainsi les dénouements réussis de certains films d’horreur et permettra encore un peu plus de convaincre les spectateurs. Masks est donc un hommage, mais parvient à se dégager une personnalité propre, qui plaira à coup sûr au fan du genre comme aux néophytes.