Lorsque dans le royaume de Palantia aux confins du Marécage passe tombée une étoile filante, quelque part deux créatures, un père et son fils admirant le phénomène, le père explique au petit que c’est une larme des dieux et que lorsque les dieux pleurent, les mortels peuvent craindre le pire… et c’est parti pour une plongée dans un monde absolument extraordinaire. Au même moment au palais royal, la succession semble s’organiser et le sort du bébé la petite Saut être tout tracé : la mort vers laquelle un guerrier silencieux et obéissant l’emporte en direction du Marécage. Dans ce monde foisonnant, l’auteur nous emmène à la découverte des complots et des trahisons du palais royal, mais aussi dans ce marécage où sont envoyés ou chassés, réfugiés tout ceux qui ne conviennent pas au monde officiel. Peuplé de créature humanoïdes, d’animaux anthropomorphisés il va peu à peu dévoiler ses secrets, sa douceur, sa cruauté, son organisation et mettre en contact différents groupes qui parfois s’ignorent se combattent depuis longtemps. Le trait d’Antonio Zuerra est puissant et magique alternant finesse de certains personnages ou détails qui s’opposent au presque flou du reste de certaines vignettes, le tout magnifié par les couleurs d’Hiroyuki Ooshima entre les jeux de bleus et de violets, des pages sombres et vibrantes pourtant, à celles où la lumière sature presque les pages. L’intrusion de la petite princesse dans le marécage et le mystère sur son sort va entrainer bien des réactions et des convoitises. La mort rôde au fil des pages qui se tournent et certains personnages deviennent omniprésents comme celui de Sombra, sans pour autant en dévoiler tous les secrets. Qui est-elle vraiment sous son masque ? Que fait-elle dans le marécage ?
Un premier tome, étonnant, touffu, qui donne envie de se plonger encore et encore dans les pages, d’en découvrir les mystères et les secrets cachés dans les illustrations et évidemment de connaître la suite, pas dans trop longtemps on l’espère. Magnifique