Le Grimoire a longtemps été connu pour son soutien à Warhammer le jeu de rôle, à une époque où celui-ci ne bénéficiait plus de nouveaux suppléments. Mais Warhammer est revenue à la vie avec sa seconde édition et le Grimoire a du passer à autre chose. Après Loup Solitaire, voici dont son 22e volume, Manga BoyZ. Dans un futur proche, un envahisseur a jeté le chaos sur Terre. Pour soumettre la population terrienne, il utilise une drogue, la Drine. Mais celle-ci a eu des effets inattendu sur certains sujets : au lieu de les rendre docile, elle a développé chez eux des capacités extraordinaires. Ces personnes, regroupées en commandos, forment un nouvel espoir pour les hommes. Ce sont les sauveurs de l’humanité !
Le contexte posé, il convient de commencer par un avertissement : Manga BoyZ n’a rien à voir avec ce qu’en présente son éditeur et ses auteurs.
Le jeu n’est ainsi pas manga. En dehors de son titre, du nom d’une caractéristique et d’une faction et de quelques clins d’œil, rien ne fait écho à la culture manga. Ni dans les illustrations – qui se comptent de toutes façons sur les doigts d’une main, ni dans l’univers, qui fait tout autant penser aux films catastrophes hollywoodien, de la sérié V à la Guerre des Mondes en passant par Mars Attacks.
Il n’est pas non plus bon marché, son prix couverture (15€), pas excessif dans l’absolu, se révèle très élevé pour son contenant : 96 pages noir et blanc au format A5, avec une maquette bien aérée qui plus est.
Il est bien dommage que le jeu ne soit d’ailleurs pas mieux vendu, car ce livre de base est en lui même de très bonne facture. Le concept du prêt à jouer a été poussé à l’extrême, en réalisant un ouvrage très rapide à lire avec le strict minimum pour commencer une partie. Son contenu est en parfaite adéquation avec cette orientation. En restant en terre connue (n’importe qui a forcement vu ou lu d’autres histoires d’invasion extra-terrestre), l’univers peut être rapidement assimilé. Pour cela, il se contente aussi d’un unique twist, mais un twist prometteur. La création de personnage permet de démarrer en 5 minutes, en choisissant simplement un archétype, mais laisse aussi la possibilité de le customiser.
Le système lui-même est très bien pensé. Pour réussir une action, il faut faire 7 ou plus avec deux d6, avec quelques bonus ou malus en fonction des circonstances. Les caractéristiques des personnages interviennent comme des réserves qui permettent de relancer un jet. Cette base très efficace est tellement simple à comprendre que malgré quelques erreurs dans l’ouvrage (certaines explications sont manquantes ou placées au mauvais endroit), le jeu reste parfaitement compréhensible.
Le livre de base aborde aussi les combats, les véhicules et les poursuites, l’équipement, et offre un court catalogue d’ennemies et d’alliées avant de se terminer par un scénario là encore simple, mais à la prise en main quasi immédiate.
Si l’on passe sur sa présentation trompeuse, Manga BoyZ se révèle donc d’excellente qualité. Pour quiconque souhaite un petit ouvrage rapide à prendre en main pour une petite partie sur le pousse, ou une base simple sur laquelle brodée selon ses envies, il rempli excellemment son rôle. Ne reste plus alors qu’un seul défaut, mais un défaut de taille : un prix qui risque vraiment d’avoir du mal a passer…