Le slip rouge n’est plus là, mais Superman est bien de retour dans une nouvelle combinaison qui lui va… comme un gant. Avec une (super)production de 225 millions de dollars, Warner a beaucoup misé sur le retour de l’homme à la cape, et le pari est nettement plus réussi que Superman Returns.
Dans ce nouvel opus, Zack Snyder (300, Watchmen) et David S.Goyer (scénariste sur la trilogie Dark Knight) imagine une nouvelle mythologie pour Superman et décide de reprendre toute l’histoire depuis le début pour y instaurer leur vision, quelque peu mystique. La naissance de Kal-El sur Krypton est assimilée à un miracle et son statut sur Terre revient à celui de Messie. Jor-El (Russel Crowe) donne le ton d’entrée déclarant que son fils « sera un Dieu pour [les Terriens] ». Superman incarne ainsi l’Espoir et non un simple super-héros.
On suit au moyen d’une narration bien ficelée l’histoire de ce nouveau Clark Kent (Henry Cavill), de son enfance difficile avec l’apparition de ses premiers pouvoirs et la difficulté d’être normal, jusqu’à la découverte de ses origines. Le réalisateur ne se contente pas de reprendre le Superman que tout le monde connait, il le retravaille à sa sauce, nous offrant un homme en quête de ses origines, à la recherche de sa place dans un monde qui n’est pas le sien. Ce sera ainsi l’occasion de voir Clark dans différentes situations où son naturel de Kryptonien reprend le dessus malgré lui. Le fait d’avoir choisi Lois Lane (Amy Adams) pour retracer un peu la vie de Superman est un bon choix.
Toutefois, avec cette volonté de créer une nouvelle mythologie autour de Superman, comme l’a fait avant lui Christopher Nolan avec la trilogie du Dark Knight, on s’aperçoit vite que quelques différences de styles apparaissent vite. Contrairement à la chauve-souris, les personnages principaux de Man Of Steel ne sont pas assez profonds, pas assez vrais. Même si Henry Cavill a un charisme certain, il aurait été agréable de voir plus d’émotions ou d’en apprendre plus sur l’histoire personnelle des personnages, notamment pour Zod.
Malgré tout, il ne faut pas oublier que les premiers Superman étaient très manichéens et montraient surtout un Superman castagnant tous les plus grands vilains de l’univers. C’est le même schéma qui est repris ici, avec de nombreuses scènes d’actions à couper littéralement le souffle. Visuellement le film est une réussite certaine, et on reconnaît vite la marque de Zack Snyder. Henry Cavill est ainsi crédible, mais trop sérieux dans un film où un peu d’humour serait le bienvenu, mais n’est pas Christopher Reeve qui veut. Man Of Steel reste tout de même une bonne reprise de Superman et laisse présager une suite avec l’introduction d’un des plus grands vilains de l’histoire, Lex Luthor.