Lothar est un robot de la première génération, créé pour s’occuper des bébés et éduquer les enfants en bas âge suite à la désaffection généralisée des parents. Lorsque Noura M’salem, l’enfant qu’il a élevé, le récupère et le remet en service, Lothar présente certains disfonctionnements et réclame bientôt son autonomie. Dans un monde où les partisans de la destruction des robots s’opposent à ceux qui voudraient les réduire en esclavage afin d’affranchir l’Homme de tout travail, eux mêmes opposés à la faction prônant la libération des robots, Lothar et Noura peuvent jouer un rôle clef.
 
Soyons brefs, ce roman ne m’a pas emballé. Il est regrettable qu’on ne puisse pas juger indépendamment de tout contexte, car Lothar Blues est loin d’être mauvais en lui-même, mais le problème est qu’il se rapproche à tous points de vue d’un Isaac Asimov. Je veux dire par là que, bien qu’écrit en 2007, le style est très daté et manque cruellement de dynamisme. Si la réflexion menée n’est pas incohérente, elle n’apporte rien de nouveau par rapport aux nombreux ouvrages traitant du sujet de la place du robot par rapport à l’homme. Sur un plan technique enfin, on se demande où est le web 2.0 et on ne peut que constater un fossé entre ce roman et toute réalité envisageable. En effet, si les romans d’Asimov pouvaient paraître plausibles et passer pour visionnaires, Lothar Blues est déjà en retard sur son époque et suit une voie d’évolution déjà abandonnée depuis quelques décennies.
 
Loin d’un Vernor Vinge, d’un William Gibbson, ou même d’un Philip K. Dick (sic), Philippe Curval ne fait pas mouche avec ce nouveau roman en retard sur son époque.