Puisqu’elle les cite dans ce troisième roman, Stephen King pour le fantastique et James Herbert pour le suspense sont assurément des références pour C. J. Tudor. Heureusement, c’est le côté thriller qui l’emporte toujours et font dorénavant de ses romans des références du genre où enfance, passé complexe et trame narrative haletante donne à chacun un goût inimitable.
« » Il envisageait de changer de file quand le visage d’une fillette apparut dans le pare-brise arrière, parfaitement encadré par les autocollants écaillés. Elle semblait avoir cinq ou six ans. Visage lunaire, joues roses. Fins cheveux blonds rassemblés en deux couettes hautes.
La première chose qu’il se dit, c’est qu’elle aurait dû être attachée.
La deuxième fut : Izzy. «
Depuis ce jour, Gabe n’a jamais revu sa fille. Trois ans après ce drame, il arpente jour et nuit l’autoroute dans l’espoir de la retrouver. De leur côté, Fran et Alice passent aussi leur temps en voiture… mais pour fuir ceux qui leur veulent du mal.
Leurs histoires convergent vers un même groupe : Les Autres. Soumettez-leur une requête, ils trouveront une solution. Mais à quel prix ? »
Dans L’ombre des autres, nous suivons Gabe. S’il a pu faire le deuil de son épouse Jenny, il n’a jamais pu se résoudre à la mort d’Izzi, Isabella, sa fille. Alors il erre le long de la M1 dans son camping-car en quête d’un indice qui lui permettrait de savoir ce qu’il s’est passé et où est sa fille.
Fran, elle, est toujours en quête de repos. Trouver un endroit où se poser avec la petite Alice. Jusqu’à ce que les Autres les retrouvent et qu’elles doivent reprendre la route. Une vie de cavale est compliquée, surtout avec un enfant aussi jeune.
Et puis, il y a Katie, la jeune serveuse qui croise Gabe à chaque fois qu’il passe par sa station-service. Elle aussi cherche un sens à sa vie. Comme nous tous. Bien sûr, il ne faut jamais se mettre en travers de la route des Autres, à moins que ce ne soit un bon Samaritain.
C. J. Tudor sait construire des récits complexes et pourtant si évidents. Les révélations s’enchainent jusqu’au bout du texte et elle fait montre d’un rare talent pour nous parler du monde de l’enfance et pour créer des personnages d’une profondeur incroyable. Personne n’a une vie rectiligne et simple, elle sait restituer cela à la perfection et c’est cela qui rend ses textes si attachants, car ils nous touchent et nous racontent aussi par moments. Une auteure à suivre durablement.