Lloyd Singer a convaincu Zénaïde de son soutien grâce à une fausse attaque en réalité montée de toutes pièces par le FBI. Mais d’autres personnages se sont invités à la fête, transformant ce qui devait être un simulacre en une fuite tout ce qu’il y a de plus réel. Comment ont-ils retrouvé la trace de Zénaïde ? Et d’ailleurs, quelle est vraiment l’histoire de cette dernière ?
Lloyd Singer second tome, "où tout s’illumine". Ce volume est en effet largement dédié à éclairer les zones d’ombre du premier volume, qu’il s’agisse de Makabi, de l’affaire Zéna ou de l’implication du premier dans la seconde. Etrange retournement de rythme en un sens : ce que l’on aurait attendu en introduction à la série se retrouve propulsé en seconde partie de récit. Cette tentative osée, à contre-courant des bonnes pratiques formatées de la scénarisation, fait pourtant mouche en donnant une saveur bien particulière aux révélations qui nous sont faites.
Difficile en effet de rester de marbre en découvrant les histoires de Zéna et Makabi à un stade de l’histoire où le malin scénariste a largement développé l’empathie du lecteur envers ses personnages. La puissance émotionnelle s’en trouve décuplée et empêche tout sentiment de banalité. Ce retour au passé est pourtant encore plus sordide que ce que laissait apparaitre le premier tome – un peu trop, peut être : il n’échappe pas à quelques archétypes par endroit (le noir qui tourne mal victime d’un rêve américain réservé au blanc), même si cet aspect est largement minoritaire au sein d’un récit sinon toujours à propos.
En raison de ces larges retours sur le passé, le présent du récit avance de fait moins vite, mais arrive toujours au bon moment pour entretenir le rythme. En particulier, certains éléments apportent un éclairage nouveau sur ce qui pouvait paraitre comme des deus ex machina mal gérés lors de la lecture du premier tome. Les auteurs ont donc pensé à tout, semble-t-il, et nous nous n’oublierons surtout pas de nous jeter sur le tome 3 !