Pour celles et ceux qui ne le connaîtraient pas, Crimes est un jeu de rôles (paru en 2006) mêlant histoire et fantastique ou horreur et investigations en fonction du goût de ses participants. Il se déroule durant cette «Belle Époque» (1870-1914) si riche en aventures et en mystères où les enquêtes ne manquaient pas. De plusieurs manières, Crimes s’inscrit dans la tradition des littératures classiques, fantastiques et horrifiques du XIXe siècle.

En guise de prélude à la deuxième édition de Crimes, Les Écuries d’Augias proposent à la vente un Livret de Découverte. Ce dernier présente les nouveautés de cette nouvelle édition et s’accompagne d’un scénario inédit, «La Symphonie des Corps», signé d’un auteur bien connu dans le milieu rôliste: Mahyar Shakeri.

Mais reprenons ce Livret de Découverte! Il commence par des généralités sur le jeu de rôle en général et sur l’univers de Crimes en particulier. En quelques mots, l’essence même du jeu est révélée. Un système qui se veut rythmé afin que les personnages vivent pleinement les aventures proposées par le Meneur de Jeu. Profitant des attrais indéniables des années 1900, La gamme Crimes a plus d’un tour dans son sac et saura vous étonner…

Le livret continue en survolant le contexte historique de l’époque où se déroulent les aventures. La «Belle Époque» englobe une poignée d’années où l’instabilité politique est notable, où l’expansion coloniale est une actualité qui attise de nombreux débats, et où les différences raciales sont montées en exergues. Bref, un décor haut en couleur pour des aventures toujours différentes!

Ensuite, le lecteur pourra parcourir les différences notables entre les deux éditions de Crimes. Parmi les nouveautés: les styles d’enquêtes (traduisant les protocoles d’investigations le plus souvent employés par un personnage pour une liberté de choix plus grande), les jauges de groupe (pour doper l’esprit d’équipe et la coopération même si les conflits d’intérêts sont nombreux entre les protagonistes); ainsi que la modification des contextes d’aventures (qui seront désormais sous la forme de dossiers de police plus aisé à manipuler que les anciens textes d’ambiance).

Les dix-sept pages suivantes sont consacrées à un survol des règles proprement dites focalisées sur les personnages prêts-à-jouer utilisés dans le scénario joint (ainsi que dans le supplément La Chaux de Fonds). Cependant, les données présentées, des Origines (Classes sociales) aux Profils psychologiques (tels que les Convictions, les Passions ou les Tabous), en passant par les Professions et les Compétences, permettent de se donner une bonne idée de l’ensemble. De même, le système de jeu en lui-même est décrit comme donnant la part belle aux actions et aux prises de risques. Pour résumer: les dés ne sont nécessaires que dans un contexte stressant où la réussite ou l’échec d’une action est primordiale pour la situation. Dit autrement: inutile de jeter des dés si un personnage-joueur est compétent et dispose du temps requis. Par contre, chaque individu dispose d’un certain nombre de ressources (comme l’Angoisse, par exemple) qui sont consommées au gré des événements. Le reste est affaire de lancés de dés à dix faces (autant que le score actuel du potentiel utilisé) desquels il est possible de retenir un certain nombre (en fonction de son niveau de compétence) dont au moins un égale ou dépasse 9 (8 ou 7 en fonction de son niveau). Un système simple, sans calcul fastidieux et rapide à expliquer, ce qui devrait faciliter la tâche des Meneurs de Jeu.

«La Symphonie des Corps», le scénario (totalisant 48 pages et 9 scènes) se déroule dans Paris en l’année 1900. Les enquêteurs (cinq personnages prêts à jouer dont chacun dispose d’une pleine page «dossier de police») se lancent sur la piste d’expériences inquiétantes dans la communauté Chinoise en quête d’intégration. Des choix devront être faits dans une ambiance complexifiée par la politique locale. Du dénouement dépendra la carrière future des personnages joueurs.

Pour conclure, un livret découverte à utiliser pour se «mettre en bouche» dans l’attente de la seconde édition de Crimes, le jeu de rôles. Découverte pour certains, évolution pour d’autres, amusement pour tous, chacun y trouvera son compte.