Qu’y a-t-il de plus déchirant au cinéma que voir un couple éperdument amoureux connaître de façon subite les affres du deuil ou de la séparation ? Préparez vos mouchoirs : c’est ce qui arrive à Beth et Zach, jeunes étudiants promis à une vie de couple radieuse jusqu’à ce qu’une morsure de serpent envoie la demoiselle ad patres. Zach est inconsolable, les parents de Beth aussi, jusqu’à ce que la défunte revienne frapper un beau soir à la porte de papa-maman. Saperlipopette ! L’amour serait donc bien plus fort que la mort…
Premier long métrage de son réalisateur, Jeff Baena, Life After Beth relève du sous-genre qu’il convient de nommer « zombedy », soit la comédie d’horreur avec zombie(s). Sa fiancée de nouveau à ses côtés, Zach se prend à rêver que tout puisse redevenir comme avant, mais bien sûr la douce n’est pas réellement de retour parmi les vivants. Pour une raison que le scénario ne se donnera pas la peine d’expliquer, Beth (plus quelques autres macchabées) est bien une morte-vivante, et une bonne partie des ressorts comiques (et horrifiques) de l’histoire provient de l’évolution de son comportement au fur et à mesure que sa nature de zombie (soit une créature sanguinaire — il n’y a plus besoin depuis longtemps d’expliquer le personnage du mort-vivant et ses habitudes alimentaires) prend, peu à peu, le dessus. Le film dans son ensemble n’est pas aussi délirant qu’il voudrait l’être (on est devant un cinéma bien élevé, ne versant jamais dans l’excès, et que tous les personnages soient juifs donne même un petit côté « Woody Allen chez les zombies » !), mais on passe tout de même un bon moment à suivre les mésaventures des tourtereaux. Beth (jouée par Aubrey Plaza), souvent drôle, peut se montrer aussi très inquiétante, et les séquences aux tonalités les plus sombres sont assez flippantes, donc réussies. Et comme souvent dans ce type de productions, la narration s’appuie efficacement sur des seconds rôles typés mais bien troussés, comme celui interprété par la jolie Anna Kendrick (The Voices), qui campe une demoiselle bien sous tous rapports (et au teint frais !) susceptible de ravir le cœur du héros. On retrouve sinon dans la distribution la trogne immédiatement reconnaissable de John C. Reilly, dans le rôle du père de Beth, ainsi que celle, un peu moins facile à remettre, de Paul Reiser, qui a pris quelques cheveux gris depuis Aliens, le retour de James Cameron (il y tenait le rôle du félon Burke, qui racontait plein de craques à Ripley).
Life After Beth ne sort pas dans les salles françaises mais sera disponible en DVD et blu-ray à partir de demain, 1er juillet (Universal).