L’inspecteur principale Emiliy Baxter de la Metropolitan Police de Londres n’a jamais eu de chance avec ses coéquipiers. Tout d’abord, il y a eu William Fawles alias Wolf qui défraya la chronique lors de l’affaire Ragdoll où il était partie prenante, ce qui a causé sa disparition. Ensuite ce fut cette affaire de l’Appât où l’agent de la CIA Damien Rouche passa outre les ordres de sa hiérarchie et se les mit également à dos. Si Emily protège Rouche, elle ne s’attendait pas à ce que Wolf refasse surface et redevienne son coéquipier pour une ultime enquête.
En fait, c’est le suicide du sergeant Finlay Shaw qui a fait réapparaître Wolf après dix-huit mois de cavale qu’il a mis à profit en infiltrant un gang. Finlay était son mentor, il était le meilleur ami du commissioner Christian Bellamy avec qui il avait fait ses premières armes et il était un ami précieux auprès de qui Emily Baxter aimait à être lorsqu’elle doutait du métier. Ce suicide ne peut pas en être un pour ceux qui connaissaient Finlay, retraité depuis peu.
Contre le droit de mener une dernière enquête avant d’être incarcéré, Wolf négocie d’être dans l’équipe de Baxter. Emily a refait sa vie avec Thomas, même si le courant ne semble pas être sur le même réseau entre eux. Rouche et Wolf vont encore mettre sa vie sens dessus dessous. L’enquête fait intervenir d’autres personnages tout aussi attachants et c’est vers le passé de flics de Finlay et de Christian que les investigations s’orientent.
Troisième tome de la trilogie Ragdoll, Les Loups clôt ces histoires de flics londoniens qui ont vu leur vie et leur métier évoluer avec la société britannique. Daniel Cole nous montre ici les flics ripoux et leur irrésistible ascension, un nouveau challenge pour Emily Baxter ? Avec des traits d’humour et des situations cocasses qu’on attribuerait plus volontiers à P. G. Wodehouse qu’à un auteur de thriller, cet ultime volume s’avère distrayant, même s’il nous fait passer du thriller au polar de gare.
Ce roman a aussi la particularité de paraître en France aux Éditions Robert Laffont dans la collection La Bête Noire en 2019, alors que la version anglaise ne paraîtra qu’en 2020, ce qui est le signe d’une grande confiance née entre Daniel Cole et son éditeur français. On ne peut que se réjouir se savoir qu’il est encore des maisons d’édition qui savent détecter les talents et savent les mettre en valeur plutôt que de se reposer sur des signatures connues, dont il n’y a plus rien à attendre d’autre qu’un tirage assuré pour des textes qui n’ont rien de novateur.