Attendu par les fans, voici venir Les lames du cardinal, le jeu de rôles publié par les Éditions Sans-Détour. Mais avant d’en parler, il faut en rappeler la genèse.
Sous la superbe plume de l’auteur français Pierre Pevel, Les lames du cardinal sont, avant tout, un cycle de trois romans paru aux Éditions Bragelonne en 2007, puis réédité en 2011, en un seul volume de plus de sept cent pages. Le premier tome a, par ailleurs, obtenu les prix «Imaginales des Lycéens de 2009» et «Morningstar Award de 2010». L’histoire met en scène une uchronie où les dragons menacent le royaume de France au 17ème siècle. C’est-à-dire, en plein dans la période où les mousquetaires vivaient leurs plus grandes aventures. Dans ce décor de «cape et d’épée», Richelieu coordonne une compagnie de duellistes aux talents exceptionnels, dénommés «les Lames du Cardinal», dont les membres bravent les ennemis de la Couronne. Ces derniers appartiennent à une puissante société secrète connue sous le nom de «Griffe Noire». Allusion à peine dissimulé à ses fondateurs: les dragons!
Fort du succès de cette trilogie romanesque et après des mois de partenariat avec l’auteur et son éditeur, les Éditions Sans-Détour nous proposent le jeu de rôles se déroulant dans cet univers si particulier et si riche en aventures. Plus exactement, dix années après le dernier roman de la série, puisque c’est désormais Mazarin, successeur de Richelieu, qui administre les fameuses «Lames»
Chose peu commune chez Sans-Détour, le jeu se présente sous la forme d’une grande et haute boîte décorée dans le plus style ancien. Elle contient deux livrets regroupant les règles et le contexte; une fiche de personnage stylée; un jet de tarot et plusieurs cartes d’archétypes. Du joli matériel, comme toujours chez cet éditeur…
Le livre 1 résume, en soixante-cinq pages, l’univers uchronique du jeu. Parsemé d’illustrations en couleurs, d’époque ou non, il apporte la plupart des informations nécessaires à la bonne compréhension de la situation. Certes, la connaissance des romans vous permettra de mieux appréhender les différents concepts de l’univers (mi-historique, mi-imaginaire). D’autant plus que l’éditeur a pris le parti de favoriser l’immersion rapide du lecteur plutôt qu’une approche encyclopédique. Sans doute car cette époque de notre histoire fait partie de la culture populaire depuis des années. Aussi, un meneur de jeu un peu expérimenté arrivera sans mal à mettre en place sa première partie. L’un des points les plus intéressants de ce livre est la présence, en bas de certaines pages, de lettres envoyées à l’adresse des joueurs. Autant de demandes directes de Mazarin à ses Lames pouvant générer assez facilement un nombre égal ou supérieur de scénarios au gré de l’imagination du Meneur.
Le livre 2, de même taille, regroupe les règles à proprement parler. Les lames du cardinal se présente comme un jeu de rôles original et léger essayant de sortir des sentiers battus. Premier exemple de cela: l’utilisation des cartes à jouer!
Tout d’abord celles d’archétypes parmi lesquelles chaque joueur choisit les deux précédents métiers de son personnage avant son recrutement. Ces cartes retenues apporteront un bonus à certaines caractéristiques afin de démontrer son expérience de sa vie passée.
À ceci s’ajoute l’utilisation des cartes du «Tarot des ombres» apportant leur lot d’avantages ou d’inconvénients, durant le jeu, en fonction des dons choisis par le joueur lors de la création.
Il est à noter que ce «Tarot des ombres» a été développé spécialement pour le jeu. Il y est donc parfaitement intégré avec des arcanes spécifiques et ses symboles liés à l’univers. Par exemple, vous n’y trouverez ni carreau ni trèfle, remplacés par Écaille, Griffe, Sang et Souffle.
Pour résumer rapidement, lorsque le meneur de jeu demande un test à l’un de ses joueurs, ce dernier doit tirer autant de cartes que la valeur de sa compétence requise. Les cartes de la couleur (rouge ou noir) du signe associé à la compétence indiquent une réussite; les figures du même signe comptent pour deux réussites; et enfin, les arcanes n’apportent qu’une perte de point de ténacité. Pas de jet de dés, ni calculs fastidieux pour un système différent des autres sur le marché. Il nécessitera néanmoins un temps de prise en main afin de bien en maîtriser tous les aspects.
Un scénario, «Le venin de la Griffe noire» achève ce second livre. Découpée en trois actes contenant entre deux et quatre scènes, cette aventure lance les joueurs sur la piste d’un empoisonneur œuvrant au sein d’un complot fomenté par la sinistre organisation de la «Griffe Noire». À la fin de l’histoire, les personnages devront prendre des décisions qui pourraient bien influencer leur réputation et leurs futures aventures. Du très bon!
Pour conclure, un univers haut en couleurs pour des aventures palpitantes et mouvementées; du très joli matériel pour le meneur de jeu et ses joueurs; bref, à essayer d’autant plus que l’ambiance «cape et épée» est peu commune dans le milieu du jeu de rôles.
Sur le site de l’éditeur, une fiche de personnage est offerte en téléchargement. Pour les fans de tarots qui ne désireraient pas jouer, il est également possible d’acheter à part le «Tarot des ombres».
Notez enfin que ce jeu est disponible en une édition limitée regroupant la boîte de base et Les Accessoires du maître de jeu, ainsi que, en exclusivité, une chevalière des Lames en argent!