Temple n’a jamais connu d’autre monde que celui-ci. Infesté de morts-vivants, les limaces comme les survivants les appellent, désolé, sordide, abandonné de Dieu. Temple considère Dieu comme un roublard, capable de détruire tout espoir, et de vous envoyer un papillon coloré pour vous rappeler que la beauté et le bonheur existent.
Quinze ans et déjà une sauvage, capable de survivre dans toutes les situations, Temple n’a aucune attache, aucun havre de paix. Elle ne veut rien, rien qu’avancer vers l’horizon, tuer des limaces, avancer encore. Pourtant derrière cette façade, elle rêve d’être juste, honnête, de ne pas devenir une bête féroce sans âme.
Sa route croise à de deux hommes qui vont changer son destin. Le premier veut sa mort et la traque sans relâche, le deuxième est un simple d’esprit qui lui rappelle que le monde n’est pas que mort et violence.
Oubliez les romans habituels sur les zombies . Ici les morts-vivants ne sont que secondaires. Ils ont apporté le changement sur le monde, et c’est ce nouveau monde qui est important. Les survivants s’organisent en communauté, parcours le pays seuls ou en petits groupes, décident d’aider leur prochain ou de piller jusqu’à plus soif. Les limaces ne sont présentes qu’en fond. D’où viennent-elles ? L’invasion est-elle localisée aux Etats-Unis ou bien dans le monde entier ? Même l’ancienneté exacte de la catastrophe est inconnue.
Temple est une jeune fille dont on ne sait pas grand-chose non plus, une vague idée de son âge, quelques bribes de son passé. L’essentiel est le présent. Comme dans ce monde ravagé, seul compte maintenant, car demain n’arrivera peut-être jamais.
Le style est fluide, et l’intégration des dialogues au texte descriptif, sans tirets ou guillemets, va dans le sens d’un texte positionnant le lecteur en spectateur extérieur et impuissant. L’histoire se déroule seule, jusqu’à son inéluctable conclusion, sans aucun moyen de participer ou de changer le cours des choses.
Un titre magnifique, fait d’espoirs et de fatalité. A ne pas laisser passer.