Jules était promis à une brillante carrière dans l’industrie pharmaceutique. Talentueux, engagée avec la fille du patron, tout lui sourit… Mais Jules est aussi un idéaliste et lorsqu’il découvre les agissements douteux de son boss, il ne peut que les dénoncer. Depuis, il vit dans une caravane comme un marginal sur un terrain dont la mairie aimerait bien l’expulser. Expulsés, c’est aussi le sort qui menace des réfugiés clandestin dont le camp se trouve à proximité. Alors que Jules décide de les aider, il se découvre une étonnante capacité, celle de se rendre mentalement n’importe où sur Terre via Google Earth.
Cette étrange capacité, c’est bien entendu l’anti-thèse de la vie de Jules et de celle des réfugiés. C’est un contre-point qui ne sert pas l’histoire à proprement parler – elle n’apporte pas plus d’enjeux qu’elle n’en résout – mais vient appuyer le propos critique des auteurs. C’est bien ce qui la rend si veine : quel intérêt en effet de renforcer un propos aussi caricatural ?
De gentils immigrés et un gentil marginal font face à de méchantes lois policières, et de méchants policiers tant qu’on y est, dans une société où les patrons sont méchants, mais aussi par extension tous ceux qui sont restés à son service. Les salariés de grandes entreprises et les employés de bureau doivent ils se sentir visés ?
Bien entendu non. Le procédé relève plus de la maladresse que de la mauvaise intention. Malgré une réalisation solide, cette maladresse limite hélas la portée du propos de ce premier tome et en réduit largement l’impact.