Le Village est un centre d’espionnage perdu au milieu de la campagne russe. Sa situation géographique et politique y concentre les ambitions, les secrets et les doutes du pays. Nous sommes en pleine guerre froide lorsqu’y arrive Macha, une jeune femme qui fait trembler le responsable des lieux. Ce dernier croit reconnaitre en elle la princesse des contes de son enfance. A tel point que lorsqu’elle lui fait une proposition contraire à la doctrine qu’il défend, il se met à douter…
Soyons franc : en écartant définitivement les brumes du doute et en révélant la nature profonde du Village, ce dernier a perdu toute son aura teintée de fantastique qui participait à son charme. Cette collaboration aurait pu sauver la série du classicisme. Peine perdue avec ce troisième tome. La superposition du thriller d’espionnage et de la bluette (la Russie revêt ici ses atours les plus romantiques, datcha isolée par la neige inclue) font de la Princesse Blanche un mille-feuilles, trop dense, trop riche, et pourtant sans guère de surprise.
La soudaine passion d’un chef pour une femme qui semble toute droite sortie de son imaginaire ressemble à une folie douce. Sa conduite reste pourtant d’une étonnante cohérence, d’une droiture qui n’a d’égal que le trait du dessinateur. Son trait régulier et parfaitement mis en couleurs ne souffre guère les reproches… ce qui détonne quelque peu avec la schizophrénie qui hante les lieux et les personnages.
Heureusement, comme tout haut lieu névralgique de l’espionnage, l’existence du Village est bien protégée. Le Village n’est qu’illusion. Le Village n’existe pas. Cette critique non plus.