Ce court roman des éditions hélium nous plonge dans un monde qui est, pourrait, sera (? )Le notre. Il se lit d’une traite entrainé par le récit puissant, brutal et inquiétant. La vallée des Milleherbes (son nom n’est plus que le souvenir de ce qu’il a été) a été frappé comme le reste de la planète par les sécheresses à répétitions et peu à peu la vie s’est recroquevillée sur elle même. Reste quelques communautés d’hommes et de femmes affaiblis, contrôlés par les Patrouilleurs qui permettent un maigre accès à l’eau à certains moments de la journée. Interdit les animaux, mêmes domestiques et ceux qui ne sont pas morts ont été abandonnés à leur sort par leur maître sous la contrainte des Patrouilleurs. Ceux-ci sont d’ailleurs relayés et aidés dans leur fonction de surveillance de cette société par ceux qui avant étaient de bons et cordiaux voisins, la panique et la destruction de notre monde ayant révélé, crispé la réalité des relations entre les humains qui ont survécu. C’est dans ce monde que Victoire (13 ans) a grandi. Sa mémoire de l’eau et du monde d’avant c’est celle qui lui ont transmis ses deux vieilles tantes Oma et Rosy, auxquelles elle a été confiée par ses parents au tout début de la catastrophe lorsqu’ils sont partis chercher le lac Baïkal dont on disait qu’il était encore puissant et vivant. Leur vie est faite de routines, d’attente de l’eau qui fait grincer les canalisations … jusqu’au jour où la maladie de Victoire va nécessité l’aide d’un voisin qui va se révéler sous son vrai jour et trahir les trois femmes provoquant la fuit de la jeune fille.
On lit d’une traite ce roman, on suit Victoire et ses difficultés avec appréhension et on guette les rebondissements qui nous mène au final étonnant et onirique. Un monde bouleversé par le dérèglement climatique, détruit et asséché par la pluie qui ne tombe plus et par la civilisation qui peu à peu s’effondre laissant des comportements brutaux aux bas instincts de survie remonter à la surface, faisant de ce monde un enfer pour tous et notamment pour les plus jeunes, victimes toutes désignées. Le tout pouvant amener à une réflexion de nos sociétés sur ce qui se passe actuellement. A découvrir et savourer sans modération.