Il a une couverture digne d’une série policière dont il reprend les codes. Ce cobra enroulé jaune sur la couverture noire n’indique rien de bon. Alors on tourne la page et le rabat dont émerge la mandibule inquiétante de la mante religieuse, on prend son courage à deux mains et on entre à pas de loups dans le jardin.
La libellule qui meurt après une overdose (?)de pollen ? La fourmi éclaireuse qui pointe le bout de ses antennes, et voilà que toute la fourmilière débarque : nourriture en vue et la pauvre libellule se fait dépecer et embarquer par morceaux. Plus loin, un autre prédateur guette, qui va avoir la peau d’abord d’une des fourmis. Puis quelques pages plus loin, alors que les cadres bordés de noir se suivent, un autre danger public entre en scène. C’est la mante religieuse, cruelle, implacable : un vrai massacre dans les règles. Elle semble avoir juste oublié qu’elle n’est pas au sommet de la chaîne alimentaire et va subir le sort des précédents. Le crapaud vengeur va se faire boulotter par le serpent de la couverture qui lui même… mais c’en est trop, nous vous laissons découvrir. 

C’est un roman sans parole, implacable que Dedieu offre à nos jeunes amis. Chaque page, chaque vignette mène au danger et à la mort. Au jeu de la survie et de la chaîne alimentaire, quelqu’un attend forcément l’autre. Vous ne verrez plus jamais votre jardin de la même façon. Implacable et magnifique.