Chucky, notre « ami pour la vie », revient pour de nouvelles aventures sanglantes plutôt réussies, quatre ans après le pas terrible La Malédiction de Chucky. Toujours réalisé par Don Mancini, cet épisode supplémentaire des méfaits de la poupée poil-de-carotte se déroule dans un hôpital psychiatrique où l’on retrouve également le personnage de Nica. Des années de thérapie ont convaincu la jeune paraplégique qu’elle est l’auteur des meurtres perpétrés dans le précédent volet, et que Chucky n’est que le produit de son imagination. Mais pour des raisons qui lui appartiennent, Chucky en a après Nica, et il va bien sûr prouver, scalpel en main, que le personnel soignant a lourdement tort de ne pas accorder foi à son existence…
« Ade due Damballa, give me the power, I beg of you! » La ritournelle vaudou accompagnée du tonnerre et des éclairs permet cette fois à Chucky de se démultiplier ! L’esprit du tueur en série Charles Lee Ray (et toujours la voix de Brad Dourif) vont investir plusieurs poupées Brave Gars et mener la vie dure aux occupants de l’hôpital. L’asile psy est, à deux ou trois scènes près, le décor unique du film, avec beaucoup de sols et de murs tout blancs sur lesquels les éclaboussures de sang vont former des motifs contrastés du plus bel effet. La population de l’endroit est curieusement réduite (pas assez de pépètes pour payer des figurants ?), comme s’il n’y avait que quatre patients internés et trois infirmiers, mais ce n’est pas bien grave : l’essentiel est dans les fameuses punchlines de Chucky, qui croise d’intéressants spécimens de barjos, à côté desquels il paraîtrait presque normal !
Les dialogues mordants, la poupée très expressive et parfaitement animée (ce n’est pas du numérique, en tout cas ça n’y ressemble pas) plus quelques effets de montage sympathiques (Mancini s’essaie sporadiquement au split-screen) font presque oublier que tout n’est pas parfait, à cause du personnage d’Andy (le gamin des premiers épisodes, qui réapparaît adulte mais sans être utile à l’intrigue) et de celui de Tiffany, abonnée à la série depuis l’opus 4. La « fiancée de Chucky » est de retour sans que ce soit non plus nécessaire, sauf pour permettre à Jennifer Tilly de revenir croiser ses jambes à résilles. Surtout, Tilly se caricature elle-même, ce qui est fort énervant. Fiona Dourif, en revanche, qui rempile aussi (dans le rôle de Nica), est toujours très mimi, avec beaucoup de caractère. Son duel symbolique, par poupée interposée, contre son papa Brad apporte une dimension croustillante au film. Et la fin surprenante nous fait entrevoir un indispensable épisode 8. Alors, à bientôt tout le monde, rendez-vous dans trois, quatre ans ? Chucky, notre ami pour la vie.
Sortie en DVD et blu-ray le 24 octobre 2017 (Universal).