Ajjer est gravement blessée. Alors qu’elle rêve d’une époque révolue où sa dévotion envers l’Empereur était totale, elle est emmenée dans un hôpital pour le moins très particulier. Ses habitants sont une nouvelle preuve des égarements de l’ancien régime impérial et pourrait bien sonner le glas de notre héroïne…
Le format des BD franco-belge est tel que la plupart des séries suivent une même direction pendant plusieurs tomes. En un sens, ce nouvel épisode ne fait pas exception et reprend la principale caractéristique du précédent tome du cycle d’Ostruce…
…c’est-à-dire un radical changement de genre ! Après le côté road movie du premier volume et l’action trépidante du second, Désillusion s’oriente vers le huit clôt horrifique. Le médecin auquel Ajjer a à faire semble ainsi directement sorti des écrits de Lovecraft – Herbert West, réanimateur, ça vous dit quelque chose ?
Pour planter l’ambiance, vous pouvez autant compter sur le scénariste Nicolas Pona que sur le dessinateur Christophe Dubois. Le premier, avec son écriture aussi énergique que maitrisé, arrive à faire monter la pression alors qu’il est évident dès le départ pour le lecteur que cet asile n’est pas ce qu’il semble être. Le second continue un remarquable travail de design – après les grands espaces des précédents tomes, il n’était pourtant pas évident de réaliser un tel grand écart !
Notre pair d’auteurs continue de se jouer des conventions, faisant tout pour échapper à une quelconque classification pour notre plus grand plaisir. Oui oui, comme pour le précédent tome !