Tristan Valdivia est journaliste en 1933 à Madrid. Ayant tout raté ou presque, il décide de retourner dans le nord de l’Espagne là où l’attend son père le marquis de Montecorvo, propriétaire terrien et industriel. Son fils va peu à peu reprendre pied dans ce lieu, nouer des liens avec les ouvriers tomber amoureux…
Mais la révolte groupe, la Révolution sociale n’est pas loin et peu à peu cela va être l’escalade. De tomes en tomes l’escalade se fait, les incompréhensions se muent en hostilité et en haine farouche. Les hommes prennent les armes, les casernes sautent, les troupes doivent intervenir.
Le tome III devient noir par les illustrations dont les cadres sont drapés de noirs comme si l’obscurité, la violence, le deuil et la violence avaient pris le dessus sur le récit y compris. Les morts tombent à chaque page, la mort est masquée par des grisés foncés qui obscurcissent les visages et les corps touchés. Le tome IV lui apporte vous le verrez le temps des règlements de compte, les vautours tournent autour des affaires qui elles doivent reprendre et les réfugiés dans les montagnes vont connaître divers sorts et situation jusqu’au dénouement final pour Tristan l’un des héros fil rouge de l’histoire.
Alfonso Zapico dresse avec passion et brio, le récit de cette révolte des ouvriers des Asturies qui préfigurent les luttes sanglantes et dramatiques de la guerre civile espagnole qui amènera les fascistes de Franco au pouvoir. C’est brillant prenant et ces quatre tomes dont le récit est désormais achevé permettent un suivi en profondeur des villageois, des ouvriers, des luttes intestines, des évolutions des personnages, de leur vie et de leur lutte. Absolument passionnant, tout en noire et blanc ce qui renforce la puissance du récit et lui donne aussi de la profondeur avec un travail sur les blancs, noirs et tonalités de gris qui illuminent les pages et plongent le lecteur au plus près du récit. Absolument fantastique. A lire et faire découvrir surtout par les temps difficiles que vivent nos démocraties.