Résumé:

Pour tenter de mettre fin à la guerre ancestrale entre les Hommes et les bêtes, et éviter l’alliance entre les différentes castes animales, Maître Arcan décide de marier sa fille Aube, à Loup de feu, le second fils du seigneur des hautes tailles.

Le jour des noces, Aube et son frère Salviat, opposés aux projets diplomatiques de leur père, assassinent le représentant des bêtes.
Le pacte est rompu et alors qu’Aube trouve refuge au cours de sa fuite dans le Bois des vierges, une forêt légendaire où personne n’ose s’aventurer, la guerre fait de nouveau rage!

Malgré leurs arcs de buse, les hommes n’arrivent pas à supplanter la férocité des hautes tailles qui n’arrivent pas pour autant à prendre l’avantage.
Le roi décide d’envoyer Hugo, un aventurier, à la recherche d’Arcan exilé après sa "traîtrise", seul à connaître l’endroit où se cache le seigneur Clam, qui représente le lien entre les deux mondes (victime d’une malédiction, il se transforme à la pleine lune).

De son coté, Loup de traille fait le voyage pour tenter de rallier son fils aîné, répudié après son mariage avec Dame Goupil, une renarde de basse taille.

 

 

                                

Notre avis:

Repris par les éditions Delcourt, le premier tome de Le bois des vierges est paru initialement chez Laffont BD en 2008.
C’est non sans plaisir que l’on découvre, après la résolution du " hiatus ", le nouveau volet de cette trilogie, où le prolifique Jean Dufaux (Croisade  (Le lombard), Djinn (Dargaud)) revisite Jean Cocteau au travers un scénario où les renvois aux contes de Perrault, Andersen ou bien encore des frères Grimm sont également nombreux.

Intitulé « Loup » ce nouvel opus est l’occasion de pénétrer (enfin) sous les frondaisons du bois des vierges et d’en découvrir la faune, composée de créatures fantastiques issues du bestiaire légendaire (Outre le dieu Pan, elle se compose d’harpies, de centaures et de satyres).

Mandaté par le roi afin de résoudre la guerre qui oppose bêtes et hommes, le chevalier Hugo, fait de Clam son envoyé dans ce lieu de légende, secoué par ses propres querelles intestines.
L’occasion pour les lecteurs et le « loup garou » de retrouver celle qui fait battre leur cœur, la lumineuse Aube (les premiers devront se préparer à se faire ravir leur égérie, dont l’auteur féminine a pris les traits, par le « sombre sire »).

La référence à La belle et la bête devient d’autant plus frappante et explicite avec l’apparition de ce nouveau personnage, quoique l’ambiance Renaissance (au niveau du design) se révèle moindre que dans le précédent album « Hache ».
Le bois des vierges se révèle un lieu bien plus sauvage.

L’intrigue est l’occasion pour les lecteurs adultes de se réapproprier le genre avec un conte plein de bestialité et de sensualité. Ce qui était qu’auparavant esquissé devient très explicite !

On ne se félicitera jamais assez de la rencontre entre le scénariste belge et la française Béatrice Tillier. Leur association est une véritable réussite !

La dessinatrice de Fée et tendres automates (Vent d’Ouest), parvient à donner autant de réalisme au peuple sylvestre, qu’elle était parvenu à crédibiliser la cours de Loup de Traille et les autres espèces animales.

Ce qu’elle réalise est tout simplement superbe!

Incontestablement la colorisation traditionnelle rend ses illustrations encore plus précieuses.

Des planches plus nombreuses auraient été acceptées, tant le plaisir visuelle à les contempler est évident!

Les dernières pages laissent à entendre un dernier tome des plus prometteurs.
Nous espérons ne pas manquer ce rendez-vous !