L’héroïne de La Maison des ombres se nomme Florence Cathcart. Cette jeune femme de caractère vit dans le Londres des années 1920, alors que chaque famille ou presque porte le deuil d’un être cher, disparu dans la Grande Guerre. La période est florissante pour les spirites charlatans qui prétendent entrer en contact avec les défunts, et Florence jouit d’une grande célébrité pour avoir éventé nombre d’arnaques. Approchée par un enseignant, elle se rend dans un pensionnat pour garçons, où les jeunes résidents sont terrifiés par les apparitions fantomatiques d’un élève disparu. La sagacité de Florence lui permettra-t-elle de tirer l’affaire au clair ?
Ce personnage de femme émancipée, libre-penseur (désolé pour le masculin !), qui combat la superstition et l’obscurantisme, est la principale touche d’originalité de ce film de fantômes très soigné mais de facture archi-classique, où l’on entend craquer les boiseries de la vieille Angleterre. Le réalisateur Nick Murphy n’entend pas vraiment faire peur. La Maison des ombres accroche surtout le spectateur en suivant le parcours de son héroïne, qui ne réfute pas en bloc toute hypothèse surnaturelle. Le mystère que Florence doit résoudre va servir avant tout à éprouver son esprit à la fois agnostique et scientifique. L’enjeu est assez motivant — et la comédienne Rebecca Hall assez rayonnante — pour qu’on suive l’histoire, très bien écrite, d’un œil intéressé. Et le coup de théâtre final laisse une dernière impression très positive. Prix spécial du Jury au dernier Festival de Gérardmer.
Sortie en dvd et blu-ray le 6 mars 2012 (StudioCanal).