Sue est agent du FBI. Elle enquête sur le contenu d’une sacoche qui pourrait contenir les preuves du génocide indien par les Etats-Unis. Les conséquences cataclysmiques qu’entraineraient ces révélations multiplient les dangers pour Sue. Nous suivons en parallèle le combat de Greenwood LeFlore quelques siècles plus tôt. Ce métis blanc et indien cherche à concilier coute que coute les deux communautés, quitte à damner sa propre âme…
Au début de la Main du Singe, il y avait une idée, celle d’un greffé remontant l’histoire de sa nouvelle main. A l’arrivée, il ne reste pas grand chose de cette histoire, écho lointain des deux précédents tomes. Mais il en reste une intrigue, et quelle intrigue ! Alexis Laumaillé, qui assure scénario et dessins, fait monter en puissance la sauce en alternant de manière intelligente deux lignes temporelles – qui ne convergent pas, comme dans Memento, mais qui au contraire s’éloignent.
Si la finalité (aboutir à une révélation finale) est la même, ce choix est tout sauf anecdotique. A l’image de ces deux histoires, le lecteur est écartelé entre des enjeux à la fois opposés et liés entre eux, comme s’ils étaient les deux extrémités d’un élastique que l’on tendrait jusqu’à devoir le lâcher… et se le faire claquer dans les doigts.
L’explosion finale n’en est que plus surprenante. Un thriller classique aurait terminé une telle histoire sur un statut quo, la Main du Singe n’hésite pas à créer une rupture et offre un dernier tome très réussi à cette série qui réussie à rendre original un sujet déjà largement traité.