Spring Heeled Jack poursuit son odyssée meurtrière, effritant par sa simple présence la frontière qui sépare les deux mondes. Le double de Srubby refait son apparition et confronte enfin ce dernier. Pour lui est venu le moment d’apprendre la vérité sur ses origines et son destin.
Avec un milieu de série qui se perdait un peu en circonvolutions, il reste beaucoup de choses à dire pour ce dernier tome qui ne chôme pas. Les mystères qui entourent l’histoire et les origines de Scrubby en particulier sont ainsi expédiés un peu froidement. Les explications prennent une forme très analytique qui détonne quelque peu avec l’aura mythologique forcement un peu trouble qui entoure les premiers tomes.
Ce défaut, l’inverse de celui des précédents épisodes mais en réalité le même (un léger problème de rythmique interne à chaque volet), est heureusement gommé par une fin particulièrement spectaculaire qui fait vite oublier le ventre mou de la série.
Xavier Fourquemin navigue lui toujours aussi à l’aise dans cet univers qui brasse pourtant de nombreux styles et sujets parfois difficiles à réconcilier : légende et urbanisme, mythologie et polard, naturalisme positiviste et réalisme social… Ce grand écart semble toujours autant titiller son sens créatif !
La Légende du Changeling, si elle n’a pas tenu toutes ses promesses, n’en reste pas moins une série d’autant plus intéressante qu’une version intégrale (ou une relecture en un bloc) gomme largement ses principaux défauts.