Difficile de passer à côté… Pour le grand retour sur les écrans mondiaux de Daniel Radcliffe après la saga qui l’a consacré, autant dire que le distributeur n’a pas lésiné sur les moyens de communication… Des affiches, partout dans les rues, sur internet et un titre en grosses lettres prometteuses de frissons et de fantômes en tout genre !
Peu, en revanche, et surtout de ce côté-ci de la Manche, auront fait le rapprochement entre ce film, le roman original de Susan Hill et surtout la pièce de théâtre à succès qui se joue depuis 25 ans au Fortune Theatre dans le West End londonien (le quartier des théâtres de la capitale britannique).
Arthur Kipps (Daniel Radcliffe), un jeune avocat anglais et père veuf d’un petit garçon, enquête sur la disparition étrange de l’un de ses clients. Pour ce faire, il quitte la capitale pour un petit village où des accidents et phénomènes mystérieux terrorisent la population…
Ce long métrage marque le retour de la Hammer sur le devant de la scène. Cette mythique maison britannique, bien connue des férus de série B des années 50 à 70, revient d’entre les morts après 30 ans d’inactivité (à l’exception, tout de même, du remake anglophone de Morse, Laisse-moi entrer (2010), de La Locataire, avec Hillary Swank, et de Wake Wood, avec Timothy Spall, sortis l’an dernier).
On a, malgré tout, l’impression d’assister à la projection d’un téléfilm produit au rabais tant sur la qualité des décors, qui nous proposent du gothique à la sauce années 80/90, que sur la pauvreté du scénario, qui se contente de ressortir la trame de Dracula. Le spectateur à bien du mal à comprendre le fond du problème tant le tout ressemble à un puzzle (dont il manquerait les pièces maîtresses pour en reconnaître le dessin) qui a bien du mal à passionner. On cherche en vain le sens profond de certaines scènes comme celle de l’écriture automatique ou même l’épilogue du film qui reste pour le spectateur une véritable énigme.
Le seul intérêt réside dans l’atmosphère du huis clos qui arrive parfois à nous cueillir et provoquer quelques frissons, mais force est de constater que le manque de rythme finit par entamer le peu de curiosité suscitée.
Un mot, quand même, sur le jeune Radcliffe qui parvient à nous faire oublier le personnage du héros-sorcier qui l’a révélé, mais qui ne nous convainc pas pour autant dans le rôle d’un homme de droit torturé par son passé qui aurait mérité d’être habillé par un bon jeu d’acteur pour lui donner un peu d’épaisseur.
Ce long métrage se révèle être un film “télé” fastidieux qui ne mérite pas les honneurs de la sortie en salle à grande échelle qui lui ont été réservés.